Actualités 5 janvier 2016

Invasion de robots au Lac!

HÉBERTVILLE-STATION — Dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, de plus en plus de producteurs, même sous régie biologique, confient la traite de leurs vaches aux robots. « En 2008, nous vendions deux à trois robots par année. Mais présentement, la demande est forte : j’en ai déjà 10 de vendus et 2016 est encore jeune », affirme David Côté, détaillant des robots Lely aux Équipements laitiers Gagnon, de Saint-Prime.

À plus de 250 000 $/pièce, l’investissement n’est pas minime. Sans compter que pour installer des robots, il faut modifier l’étable. Or, l’invasion de robots au Lac s’explique principalement par la fiabilité maintenant éprouvée de cette technologie. La robotisation permet au producteur laitier de souffler un peu; la traite n’accapare plus toutes ses matinées et ses soirées sept jours sur sept. Surtout que le manque de main-d’œuvre est un problème grandissant à la ferme.

À Hébertville-Station, la Ferme Morivan, qui compte près de 200 vaches en lactation, a installé quatre robots et s’apprête à en ajouter un cinquième. « La principale raison, c’est le problème de main-d’œuvre. Avant, nous engagions des travailleurs étrangers pour la traite, mais en raison des politiques de l’ancien gouvernement Harper, tout est devenu compliqué. Changer pour des robots a été la bonne décision », indique la copropriétaire Marie-Claude Morin.

Cette dernière apprécie la gestion informatisée du troupeau où chaque vache porte un identifiant. « Si un problème de mammite est détecté chez une vache, je programme le robot pour qu’il dévie automatiquement son lait vers l’égout à chaque traite », explique-t-elle. Le système compile la production de lait de chaque animal; il détecte les périodes de chaleur, etc.

Les données sont accessibles à partir d’un téléphone intelligent. « Les jeunes qui baignent dans la technologie aiment la robotisation; ça facilite la gestion de leur entreprise », dit Langis Boudreault, distributeur des robots DeLaval près d’Alma. Il confirme par ailleurs que le taux de pénétration des robots de traite est actuellement très bon au Lac.

Les bio aussi!

À Saint-Prime, les frères Taillon ont investi 1,5 M$ au total afin que deux robots prennent le contrôle de la traite de leurs 65 vaches sous régie biologique. « Nous devions investir dans nos bâtiments afin de respecter les nouvelles normes biologiques. Tant qu’à mettre de l’argent, nous sommes passés à la stabulation libre avec des robots. Il faut dire aussi que nous étions tous tannés de tirer les vaches! » avoue Christian Taillon, copropriétaire de la Ferme Taillon & Fils.

Ce qui ajoute en complexité, c’est qu’en bio, les vaches doivent sortir au pâturage durant toute la saison estivale. Une porte automatique qui se trouve après les robots force les bêtes à aller dehors après la traite. « C’est sûr que les robots, ça demande de l’adaptation. Pas tant pour les vaches, mais pour nous! Leur fonctionnement est évidemment très informatisé et il faudra ajuster notre façon de sortir les vaches à l’extérieur avec cette nouvelle régie », conclut le producteur.