Forêts 3 septembre 2014

Sirop d’érable : bonne récolte en Montérégie

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Dans le Bas-Saint-Laurent, la situation est toujours par contre au ralenti.

La saison des sucres a été généreuse en Montérégie en 2011 avec un rendement à l’entaille de quelque de 3,5 lb/entaille, au dire de Serge Beaulieu, acériculteur à Ormstown, en Montérégie. C’est un rendement nettement supérieur à la moyenne de 2,15 lb/entaille des dix dernières années. À l’autre bout de la province, au Bas-Saint-Laurent, où l’on trouve près de 20 % des 43 millions d’entailles au Québec, l’inquiétude était palpable alors que le volume de sirop produit ne dépassait pas le tiers de la récolte habituelle. À l’échelle provinciale, la production oscillait entre 1 et 2 lb/entaille, le 7 avril. C’est donc la semaine du 11 au 16 avril qui va fixer le sort de la récolte 2011.

« Je suis en train de faire bouillir la dernière coulée, a signalé Serge Beaulieu, le 11 avril. Je suis proche de ma meilleure saison à vie, avec 4 lb/entaille. C’est un peu le scénario qui prévaut dans toute la Montérégie. » M. Beaulieu a fait un peu de sirop ambré, mais surtout du AA, du A et du médium. « La saison va finir aujourd’hui ou demain ici et jusqu’à Drummondville, sauf dans les sucreries très froides. » D’après lui, saison sera bonne globalement si les régions où il y a encore de la neige au sol peuvent traverser la chaleur qui se pointe.

Dans le Bas-Saint-Laurent, la coulée est toujours au ralenti . « Ça ne regarde pas bien pour la récolte et nous commençons à être stressés », a dit Jean-Marie Gilbert, acériculteur à Auclair. La récolte varie entre 0,75 et 1 lb/entaille dans la région, soit 30 % du rendement habituel. L’eau affiche un taux de sucre élevé, supérieur à 3 %, mais il y a peu de volume. « Il nous faut une vraie bonne pluie pour dégeler le pied des érables, car les autres conditions (gel la nuit/dégel le jour) sont là. » M. Gilbert a produit entre 10 et 19 barils par jour avec ses 68 000 entailles par rapport à plus de 40 lors de bonnes coulées.

Autres régions

À Nantes, en Estrie, Claude Roy avait récolté 2 lb/entaille. « Nous avons perdu deux semaines, du 20 mars au 3 avril, faute de chaleur. Aujourd’hui, c’est chaud, il n’y a pas de vent, la coulée va bon train. » Chez M. Roy, l’eau est refroidie et emmagasinée sous terre dans des réservoirs pour conserver sa qualité. « J’ai bon espoir d’atteindre mon rendement normal, soit 3 lb/entaille, car l’eau a une teneur en sucre de 3 %. » Son érablière jouit de la fraîcheur du Lac Whitton et il reste encore deux pieds de neige au sol.

« Les érables ont coulé un peu en fin de semaine et nous devrions avoir encore de bonnes coulées », a expliqué Marcel Larochelle, acériculteur à Saint-Prosper, en Beauce. Il espérait que la pluie annoncée en après-midi (11 avril) « dégèlerait enfin le pied des érables ». M. Larochelle avait jusque-là récolté 1 lb/entaille dans son érablière encore ensevelie sous 25 pouces de neige. Il appréhendait une petite récolte provinciale.

À Sainte-Agathe, dans Lotbinière, Gérald Morin faisait encore bouillir, le 11 avril, le fruit de ses quelque 20 000 entailles. Il dépassait la moyenne régionale avec 2,5 lb/entaille grâce à une fin de semaine bénéfique. « J’ai enregistré mon record absolu avec 15 barils, le 8 avril. Mes 50 barils expédiés à Citadelle étaient de classe AA (36) et A. Ça tire toutefois à la fin, il fait trop chaud, sauf peut-être pour les érablières orientées vers le nord, qui pourraient profiter des quelques gelées la nuit prévues durant la semaine. » La région Chaudière-Appalaches détient 41 % des entailles au Québec.

À Sainte-Julienne, dans Lanaudière, Rolland Urbain avait pour sa part atteint 2,8 lb/entaille. « Je fais encore du beau sirop, mais avec la chaleur actuelle, la saison ne durera plus longtemps. » Avec un pied de neige au sol, il s’attendait à franchir le cap des 3 lb/entaille, un rendement inférieur à sa moyenne. « La qualité est excellente. J’ai enregistré un record de cueillette d’eau d’érable le 9 avril, mais elle était peu sucrée. »