Actualités 21 octobre 2015

L’UPA de la Mauricie contre le pipeline

Dans une résolution adoptée au Congrès de la Fédération de l’UPA de la Mauricie (FUPAM), le 15 octobre, les délégués ont voté contre le passage du pipeline Énergie Est de TransCanada sur leurs terres.

À peu près 35 délégués se sont prononcés à l’unanimité, avec des abstentions, au nom des 1 100 fermes de la région. Ils ont pris une position similaire à celle de l’UPA de Lanaudière, la fédération régionale voisine.

Les personnes présentes au Congrès se sont également dites en faveur d’un plan d’action destiné au gouvernement canadien afin de contrôler efficacement les frontières, de mettre fin aux contournements de la gestion de l’offre et de s’assurer que les programmes de compensation « correspondent aux besoins réels ».

Un délégué est intervenu auprès de Marcel Groleau, président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), qui était venu s’entretenir des dossiers de l’heure avec les producteurs de la Mauricie. Yves Lamy estimait que certaines manifestations contre les contournements aux frontières étaient « orphelines » et que l’UPA devrait mieux les appuyer. M. Groleau a répondu que l’Union n’était jamais loin derrière et avait aidé à orchestrer certaines manifestations. Il a par ailleurs ajouté qu’il était « rafraîchissant » de voir que des agriculteurs s’organisaient spontanément pour montrer leur désaccord. Le président de l’UPA avait précédemment brossé un portrait des négociations du Partenariat transpacifique (PTP) dans lequel il estimait qu’il n’était pas surprenant que le Canada priorise ses exportations comme il l’a toujours fait. « Le mauvais contrôle des frontières, ça fait mal maintenant. C’est comme une gangrène », a mentionné Marcel Groleau, qui a dit vouloir profiter de la période électorale pour obtenir des engagements sur cet aspect tout comme sur le programme de compensation.

L’autre sujet majeur de la soirée a concerné les programmes de soutien aux producteurs et la Financière agricole du Québec (FADQ). L’économiste en chef de l’UPA, Charles-Félix Ross, a d’abord expliqué dans un exposé les raisons et les effets de l’austérité du gouvernement sur le ministère de l’Agriculture et la FADQ. Les délégués ont demandé à l’Union de faire le nécessaire pour que la FADQ « joue pleinement son rôle » et assume « davantage de risques » sans égard au type de production. Les autres résolutions du Congrès 2015 ont visé à demander à l’UPA de faire une priorité de la simplification des « exigences bureaucrates », de s’assurer que l’Union consulte les syndicats locaux par l’entremise des fédérations pour valider les orientations relatives aux ententes de principe avec les gouvernements, de « rétablir une synergie » dans l’UPA pour parler d’une seule voix auprès des gouvernements et des ministères en établissant d’abord un consensus.

Initiatives originales pour la relève

Interrogé par la Terre sur ses priorités, le président de la FUPAM, Jean-Marie Giguère, a insisté sur l’importance de la relève, jeune ou moins jeune, alors que la région a perdu 50 % de ses fermes laitières en 12 ans. La Fédération appuie donc les MRC dans l’élaboration de leurs plans de développement de la zone agricole pour que ceux-ci laissent place à des projets d’installation innovants, notamment de petites fermes maraîchères. Il reste deux MRC à convaincre.

La FUPAM a aussi mis sur pied des « cellules entrepreneuriales » pour faciliter le maillage et l’installation de nouvelles exploitations ainsi qu’un projet intitulé À la rencontre des cédants, qui veut « faire des liens » entre les producteurs de 60 ans et plus et la relève non apparentée. Ce dernier projet débute en novembre. « On dit aux jeunes qui ont un rêve : “Dites-le-nous” », a résumé Jean-Marie Giguère.