Actualités 22 octobre 2015

Ce que signifie l’élection des libéraux pour l’agriculture

La nomination du prochain conseil des ministres fédéral se fera le 4 novembre et le choix du nouveau ministre de l’Agriculture du Canada aura une importance déterminante sur le poids de l’agriculture au sein du futur cabinet ministériel.

« On sait que Justin Trudeau est au courant du dossier agricole. La suite va dépendre du prochain ministre », a commenté Jean-Claude Poissant, nouveau député libéral de La Prairie et l’un des conseillers de son parti pour les questions agricoles. M. Poissant ne se prononce pas directement sur ce choix, mais indique que « des noms circulent, dont certains ont déjà été ministres ».

Interrogé sur Wayne Easter ou Ralph Goodale, il ajoute que des élus libéraux « ont du bagage » sur le plan agricole et que le choix des membres du comité permanent sur l’agriculture aura également son importance, d’autant que l’on risque de découvrir des « lacunes » dans le Partenariat transpacifique lorsque son contenu sera dévoilé.

La Terre a voulu savoir si c’était possible qu’un Québécois soit nommé ministre de l’Agriculture. « Ça a toujours été un ministre de l’Ouest. Ce serait surprenant que le prochain soit du Québec ou de l’Ontario », répond d’abord le député de La Prairie, lui-même producteur de lait. Mais si ça devait malgré tout être un Québécois, Jean-Claude Poissant évoque le nom de Denis Paradis, qui « connaît l’agriculture », qui est vigneron, et qui a été ministre. Le député de La Prairie écarte sa propre candidature lorsqu’on lui demande. « Il faut que je fasse mes classes », affirme le nouveau député.

Pour le député Jean-Claude Poissant, la priorité du nouveau gouvernement en agriculture devrait être le resserrement des importations de protéines laitières aux frontières. « Je suis producteur laitier et c’est certain que plusieurs veulent que le dossier des protéines laitières bouge très rapidement. Je vais pousser dans ce sens-là », commente le député Poissant, qui ajoute vouloir s’occuper de l’agriculture dans son ensemble et notamment des questions des travailleurs étrangers, des céréales et du sirop d’érable.

Au Cabinet

Notons par ailleurs que Justin Trudeau a dit vouloir un cabinet avec la parité homme-femme et il s’est dit fier de compter des élus partout au Canada. À cet égard, les attentes de l’Ouest seront élevées pour le dossier agricole. Le président de la National Farmers Union, Jan Slump, a déclaré au Western Producers qu’il voyait bien un Ralph Goodale jouer un rôle important puisqu’il connaît bien le dossier du transport des grains qui pose problème dans l’Ouest, particulièrement depuis la fin de la Commission canadienne du blé décrétée par le gouvernement conservateur. De façon générale, les agriculteurs de l’Ouest craignent que les libéraux s’intéressent peu à l’agriculture et s’attendent à ce que le Partenariat transpacifique aille de l’avant avec le nouveau gouvernement.

Notons que les Maritimes ont donné tout un appui aux libéraux et que le député de l’Île-du-Prince-Édouard, Wayne Easter, a non seulement été ministre d’État à l’Agriculture, mais président de la National Farmers Union pendant 11 ans et conseiller de l’administration Trudeau pour l’agence fédérale d’exportation Canagrex. Il s’est également directement investi dans les négociations de libre-échange avec le Mexique et les États-Unis, en 1990, et dans celles de l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), en 1991. Or, les questions de libre-échange seront encore déterminantes pour le prochain ministre de l’Agriculture.