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Les producteurs de lait contactés par la Terre ne sont décidément pas indifférents à la signature de l’accord du Partenariat transpacifique (PTP).
« Le gouvernement de M. Harper a dit qu’il ne touchera pas à la gestion de l’offre. Maxime Bernier l’a également répété à maintes reprises. Mais la vérité, c’est qu’on perd 3,25 %. Ils n’ont pas tenu leur promesse, on se sent trahi! Surtout que 3 % de tes ventes, c’est parfois ton profit », commente à chaud Nicolas Mailloux, copropriétaire de la Ferme Mailloux et Fils qui compte près de 150 vaches en lactation à Granby.
Pour lui, la tactique était claire : « Ils ont voulu nous faire peur en disant qu’on perdrait 10 %. En nous coupant “juste” 3,25 %, ça paraît moins pire. Mais si tu l’additionnes aux 17 000 tonnes de fromage de l’Europe, aux 10 % qu’on laissait déjà passer et aux protéines liquides qui entrent à pleine porte, ça commence à faire. Ils étaient déjà incapables de contrôler les frontières, ils vont faire comment pour le 3,5 % de plus? » s’interroge-t-il.
Les vaches du Québec bientôt injectées aux hormones?
Le producteur dénonce le problème de réciprocité des normes qui s’aggravera avec les importations supplémentaires de lait américain. Il désigne les normes environnementales, plus sévères au Québec qu’aux États-Unis, selon lui, et celles du programme Lait canadien de qualité, qui engendre des frais supplémentaires. Il n’utilise pas de somatotrophines dans sa ferme, ces hormones injectées aux vaches, interdites ici pour des raisons de bien-être animal. Ces éléments qui diffèrent entre la production laitière américaine et québécoise lui apparaissent inéquitables. « Si le prix du lait baisse, il faudra couper quelque part; autrement, on fermera nos portes. Pour être compétitifs avec les Américains, nous devrons abaisser nos normes : un recul pour le consommateur et pour nous », affirme M. Mailloux, qui ne voit pas d’un bon œil le jour où il devra injecter des hormones à ses vaches.