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Les producteurs agricoles s’attendent à ce que les chefs des trois formations politiques défendent la gestion de l’offre « sans faire aucun compromis » et qu’ils se commettent sur ce dossier au cours de la campagne électorale.
« Les enjeux sont trop grands pour que les partis politiques ne se prononcent pas clairement, et qu’ils ne prennent pas l’engagement qu’ils vont défendre la cause des producteurs », confie Charles-Félix Ross, économiste en chef à l’Union des producteurs agricoles (UPA), en entrevue à la Terre.
« C’est important que nos politiciens envoient ce message, ajoute-t-il, et c’est ce à quoi on est en droit de s’attendre de leur part. Ils doivent faire preuve de fermeté sur cette question fondamentale. C’est de l’avenir de l’agriculture dont il est question. »
Charles-Félix Ross est néanmoins convaincu que la bataille pour préserver la gestion de l’offre – « dans son intégralité », insiste-t-il –, est loin d’être terminée.
« Il n’y a rien de signé, à ce que je sache, et tant que ce n’est pas terminé, ce n’est pas terminé », dit-il à propos des négociations qui ont achoppé à Hawaï, fin juillet, en présence des ministres du Commerce des 12 pays membres de la zone Asie-Pacifique.
« Les dés ne sont pas joués, croit-il avoir compris. Le Canada peut encore tenir son bout et refuser toute concession, que ce soit pour la gestion de l’offre ou pour des accès à son marché. »
Le gouvernement Harper pas légitimé
L’économiste en chef concède toutefois que « personne n’a pu savoir » ce que le Canada aurait pu mettre sur la table au cours de la dernière ronde de négociations, où les pays n’ont pu en venir à une entente finale. « C’est pour le moins opaque, la position du gouvernement », relève-t-il.
Il n’est donc pas en mesure de savoir si les négociateurs canadiens ont travaillé sous pression face à leurs vis-à-vis des autres pays, dont les États-Unis, le Japon et la Nouvelle-Zélande, et avec quelle ligne d’action ils ont dû mener leurs batailles.
« Or, il n’y a aucune bonne raison de concéder quoi que ce soit à la table de négociations, soulève-t-il. Pourquoi le Canada relâcherait-il sur un dossier aussi crucial que la gestion de l’offre? Qu’aurait-il à gagner? »
Toutes ces questions refont surface alors que vient de s’amorcer la plus longue campagne électorale de l’histoire du Canada. Certains avancent que Stephen Harper pourrait conclure l’accord commercial en pleine campagne électorale.
« Personnellement, je m’interroge sur la légitimité de ce gouvernement à poursuivre les négociations, nuance Charles-Félix Ross. Les élus conservateurs ne devraient pas s’avancer sur ce terrain, étant donné qu’il y aura une élection en octobre et que tout peut survenir. »
Charles-Félix Ross, qui suit de près les courants politiques sur la planète, fait observer qu’aux États-Unis, il ne saurait être question de permettre la conclusion d’une telle entente en période d’élections.
« Ce sont eux [les Américains] qui le disent. Dès que la campagne électorale est déclenchée, il n’y a plus de négociations pour le Partenariat transpacifique. Pourquoi agirait-on autrement au Canada? » conclut l’économiste.