International 21 août 2015

« Les variations du prix du lait, c’est dur! »

Vermont — L’agricultrice Gemma Boucher soupire lorsqu’on lui demande de commenter le prix du lait aux États-Unis. « On avait 24 $US/100 lb [54 $US l’hectolitre] au mois de mars. Sans être payant, disons que c’était acceptable.

Aujourd’hui, à 16 $US/100 lb [36 $US l’hectolitre], c’est très difficile. En effet, ni le prix de la moulée ni celui des réparations de la machinerie n’ont baissé », confie la copropriétaire d’une « petite » ferme de 200 vaches en lactation, située à quelques pas de la frontière canadienne.

Cette descendante de « Canadiens français », comme elle le dit si bien, connaît le système de gestion de l’offre du Canada. Elle souhaite que les négociations internationales ne l’affaiblissent pas trop. « Si les producteurs canadiens perdent la gestion de l’offre en partie ou complètement, je crois qu’ils ne seront pas bien contents. Ici, les variations du prix du lait, c’est dur, assure-t-elle. On ne peut pas vraiment faire de plans. » Elle détaille qu’en cette période de revenus à la baisse les dépenses sont réduites au minimum. Pas d’achat d’équipement, et « on verra l’an prochain si on améliore les bâtisses ». Les répercussions ne se limitent pas aux agriculteurs; elles touchent aussi les fournisseurs, car les producteurs ne sont pas toujours capables de payer leurs comptes. Mme Boucher est bien placée pour le savoir puisqu’elle possède avec son mari un petit commerce d’engrais.

L’espoir
La productrice travaille avec ses fils, qui ont diversifié les revenus en démarrant une fromagerie; elle garde donc espoir. Gemma Boucher reconnaît toutefois que le paysage a changé. « Il y avait une quinzaine de fermes laitières dans notre rang. Il n’en reste que six. C’est plus difficile qu’avant, mais on est encore en vie. Je me dis qu’il faut continuer, car l’agriculture, c’est ça, le Vermont », explique celle qui va d’une journée à l’autre en espérant que les prix remonteront.