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CHARLOTTETOWN — Le gouvernement Harper a « trop coupé » dans ses programmes d’aide aux producteurs, déplore William Van Tassel, 1er vice-président de la Fédération des producteurs de cultures commerciales du Québec.
« Il serait temps que ce gouvernement-là rajuste son tir », suggère-t-il en pesant bien ses mots, en entrevue à la Terre.
Dans un contexte préélectoral où les producteurs agricoles de tout le pays préparent leur liste d’épicerie à l’intention des chefs des divers partis politiques, William Van Tassel ne cache pas que les enjeux n’ont jamais été aussi grands.
Sécurité du revenu
« C’est une des raisons qui expliquent ma présence au meeting d’été de la Fédération canadienne de l’agriculture, convient-il. Je suis venu ici [à Charlottetown] pour prendre mes informations auprès du ministre fédéral de l’Agriculture [Gerry Ritz]. Je souhaite obtenir réponse à ces questions. »
« La sécurité du revenu fait partie des préoccupations de nos 11 000 producteurs membres au Québec », précise le producteur du Lac-Saint-Jean, qui possède 400 hectares en cultures dans le blé, l’orge, le maïs-grain, le canola et le soya.
À propos de la tangente qu’a pris Cultivons l’avenir 2, William Van Tassel se montre critique envers Ottawa, qui a mis en place, dit-il, un « programme catastrophe qui sert de moins en moins les intérêts des producteurs agricoles ».
« La proportion de productions qui ont pris Agri-investissement est passée de 80 à 55 % », calcule le syndicaliste, qui fait également partie de la coalition Grain Farmers of Ontario (GFO).
Il faut mentionner qu’Ottawa a réduit les paiements dans ses programmes d’aide de 50 % depuis la réduction de Cultivons l’avenir 2, un programme sur cinq ans qui en est à la mi-étape.
L’ASRA et la Financière
Ce questionnement vis-à-vis des intentions d’Ottawa ne vient pas seul pour les producteurs de grandes cultures. « Au Québec, observe le 1er vice-président de la Fédération, on a l’impression que la Financière agricole veut nous débarquer de l’ASRA, pour le soya et le maïs-grain. »
« On ne comprend pas vraiment pourquoi, ajoute-t-il, et nous n’avons personne à la Financière pour nous expliquer ce raisonnement. »
William Van Tassel espérait aller aux sources, aujourd’hui et demain. « Si je peux réussir à parler au ministre Pierre Paradis », a-t-il ajouté, en lâchant un soupir d’impatience à peine contenue.