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SAINT-BLAISE-SUR-RICHELIEU — Gaétan Delisle ne digère pas la facture de plus de 17 000 $ qu’il devra acquitter pour le nettoyage de deux cours d’eau verbalisés.
La note est d’autant plus difficile à accepter pour ce producteur forestier de Saint-Blaise-sur-Richelieu en Montérégie que les travaux n’ont pas lieu dans son boisé. Pire, il estime que l’empiétement des cultures dans les cours d’eau y est en grande partie responsable de l’accumulation des sédiments.
En tant que producteur forestier, Gaétan Delisle déplore le fait qu’il ne peut profiter du programme de remboursement de taxes pour payer sa facture au même titre que les agriculteurs.
L’ironie dans tout ça, déclare-t-il, c’est que le cultivateur qui est aussi propriétaire d’un boisé pourra bénéficier du remboursement de taxes pour ce boisé.
La propriété forestière de Gaétan Delisle s’étend sur un mille de long par sept arpents de large. Sa facture pour le nettoyage du cours d’eau, explique-t-il, est établie en fonction de la superficie de son lot. Or, révèle-t-il, ce boisé comprend quelques secteurs marécageux qui ont pour effet de retenir l’eau et d’en limiter son apport.
Ils ne tiennent pas compte du fait qu’il s’agit d’un boisé, rage-t-il.
Directeur général de la Fédération des producteurs forestiers du Québec, Marc-André Côté confirme la contribution des propriétaires de boisés privés à la protection des ressources hydriques. Sans connaître le dossier de Gaétan Delisle, il ne peut se prononcer sur ce cas particulier. Il lui apparaît toutefois « illogique » de taxer les propriétaires forestiers qui participent à la protection de la qualité de l’eau par le maintien du couvert forestier.
« Tu taxes celui qui t’aide », dit-il pour illustrer l’absurdité de cette taxation. Rappelons que la Fédération réclame depuis au moins 20 ans l’admissibilité des producteurs forestiers au programme de remboursement de taxes au même titre que les agriculteurs.