Régions 20 mai 2015

Réorganiser l’entreprise pour améliorer sa qualité de vie

L’agriculteur Jean Gaudreault fait tout en son pouvoir pour améliorer sa qualité de vie et celle des futures générations. Pour y parvenir, il a créé un regroupement qui inclura les deux fermes laitières de ses fils, une ferme porcine, une entreprise céréalière et le groupe Végétolab, spécialisé en horticulture.

SAGUENAY–LAC-SAINT-JEAN — L’idée a germé dans l’esprit de Martine Girard et de son conjoint Jean Gaudreault en 2013. Une croissance rapide des exploitations de chacun des enfants de la famille depuis une quinzaine d’années a forcé la main aux parents. Ceux-ci ont l’intention de léguer un projet solide à leur relève familiale. D’ailleurs, depuis 1882, cinq générations de Gaudreault ont été agriculteurs à Alma.

Présentement, le groupe Jean Gaudreault existe informellement entre les membres de la famille, mais n’est pas encore officiel du côté administratif. Quelques détails doivent être finalisés dans les prochains mois afin que cela soit prêt à fonctionner cette année.

Le regroupement englobera les 688 ha de terre qui appartiennent aux membres de la famille. Le maïs, l’orge, l’avoine, le blé et le soya font partie intégrale des 404 ha alloués à la culture céréalière. Le reste est divisé en fourrage et en boisé. Les équipements agricoles seront partagés.

« Les entreprises grossissent avec le temps, ce qui fait en sorte qu’à un certain moment, ça prend une structure, explique Martine Girard. On court partout et on vient qu’on est épuisé. »

Structure

Le regroupement permettra à plusieurs membres de la famille de travailler à temps plein. Trois des quatre enfants de Martine Girard compteront parmi les effectifs. Les deux fils de Jean, Emmanuel Tremblay et Jean-Michel Gaudreault, auront toujours leur ferme respective, tandis que sa fille, Marie-Andrée Gaudreault, sera responsable de la santé et de la sécurité au sein de ces deux fermes. Le conseiller en ressources humaines, Martin Lapointe, a suggéré cette façon de regrouper toutes les entités sous un seul chapeau il y a deux ans pour parvenir à rassembler les forces de chacun.

L’aspect administratif de Végétolab, comme la gestion des laboratoires, du marketing et des exploitations, en plus des fermes des secteurs laitier, porcin et céréalier, rendent la tâche ardue pour la famille Gaudreault. « On a plusieurs responsabilités. On est assis sur plusieurs chaises. Tout le monde a une bonne volonté dans la famille, mais il faut s’assurer que tout soit clair », soutient Jean.

Organiser les choses et établir un protocole écrit représente un défi pour lui. Sa conjointe l’aide de ce côté. « Tu es un peu plus structurée, alors que moi, j’ai un côté entrepreneur très présent », lui lance-t-il. « Quand Jean a une idée, il faut le suivre », renchérit-elle en riant.

Pas le choix

Selon eux, être structuré pour suivre un modèle d’affaires aussi diversifié est un prérequis afin d’être viable à long terme. Convaincre les enfants d’adopter ce plan de gestion n’a pas été difficile, avouent les principaux intéressés. Chacun désirait s’assurer des meilleurs rendements possible.

« Je ne me vois pas comme un précurseur avec cette façon de faire, estime Jean. Je pense simplement que nous n’avons pas le choix d’agir ainsi, d’avoir une bonne gestion et des rôles bien définis. On ne peut pas être partout. »

Le producteur souligne que des règles écrites au sein du groupe de 29 employés, dont 7 travailleurs mexicains, permettront de favoriser une bonne entente. Il est d’avis que le côté sentimental en famille peut parfois se révéler nuisible et être une source de conflits dans l’exécution des tâches. Selon lui, un travail d’équipe accompagné d’un protocole clair devrait faciliter les choses pour tous dans les prochaines années. « Ça va être un gros soulagement quand tout ça va être réglé », conclut Jean Gaudreault.

Le Groupe Jean Gaudreault a été sélectionné par le Centre d’emploi agricole de la Fédération de l’UPA du Saguenay–Lac-Saint-Jean pour représenter cette région dans le cadre de l’événement Ma ferme, mon monde orchestré par AGRIcarrières, comité sectoriel de main-d’œuvre de la production agricole. L’objectif est de récompenser les entreprises agricoles qui se démarquent par leurs bonnes idées en gestion des ressources humaines.