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QUÉBEC — Il faut « éviter les raccourcis dangereux » en faisant porter à la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles les problèmes de dévitalisation dans les villages du Québec.
C’est ce qu’a soutenu ce matin le président général de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Marcel Groleau, alors qu’il défendait devant la Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles (CAPERN) le mémoire de l’Union.
Il réagissait aux propos tenus par le député libéral de Beauce-Sud, Robert Dutil, qui venait de lui lancer : « Je n’ai pas l’impression que vous reconnaissez cette réalité-là. Je ne vois pas de virage qui va changer ça, la dévitalisation des villages. »
Marcel Groleau est revenu à la charge. « Je ne crois pas qu’on puisse imputer à la Loi [sur la protection du territoire et des activités agricoles] la dévitalisation des régions », a-t-il maintenu.
« Moi, je demeure à Thetford Mines, et je vois des villages où la population est vieillissante, a-t-il donné en exemple. Il y a des raisons à ça. Les jeunes sont moins intéressés à y demeurer et les emplois leur semblent moins intéressants. »
Défaire des mythes sur la CPTAQ
Le passage de Marcel Groleau devant la CAPERN – il était accompagné de la directrice générale de l’UPA, Guylaine Gosselin, et de Me Stéphane Forest – a en outre permis à l’Union de « défaire des mythes » à propos de la prétendue sévérité des décisions prises par la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ).
« Plusieurs prétendent que la Commission refuse trop souvent les demandes qui lui sont adressées, a rappelé Marcel Groleau. On avance aussi que la CPTAQ bloque le développement des collectivités. »
Chiffres en mains, le président de l’Union a voulu démontrer que la CPTAQ a plutôt autorisé, au cours des 10 dernières années, 76 % des projets industriels et commerciaux.
En outre, la Commission a accepté 96 % des projets institutionnels, d’utilité publique, d’énergie, de transport et de communication.
Dans le secteur résidentiel, la CPTAQ a autorisé 53 % des projets qui lui ont été soumis, tandis que 77 % des demandes d’autorisation pour exclusion de territoire de la zone agricole ont été acceptées.
« Tout ce que l’on demande, a confié Marcel Groleau à la Terre, c’est qu’on protège les activités agricoles. Pour ça, il faut continuer d’y aller au cas par cas pour les demandes provenant du milieu industriel et commercial. »
Relancer le débat
Chose certaine, les propos du président de l’UPA ont relancé le débat sur la valorisation du métier d’agriculteur, en 2015.
« Ce sont toujours les agriculteurs qui se font repousser dans leurs droits pour satisfaire l’intolérance grandissante de la population », a déploré Marcel Groleau, lui-même producteur laitier à Thetford Mines.
« À preuve : plus de 200 municipalités ont adopté un règlement pour limiter les activités dans le porc, la volaille et le veau de lait. À quelle heure pourra-t-on se servir de notre tracteur? Pas avant 7 heures du matin?
« Il va falloir que vous fassiez quelque chose pour ça, a martelé le président de l’UPA, s’adressant aux parlementaires. Il va falloir que les producteurs puissent pratiquer leur métier en zone agricole. Mais là, on constate que la zone agricole au Québec ne fait que rapetisser… »