Élevage 2 septembre 2014

Les bouvillons du Québec peuvent faire le poids

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De 214 000 en 2008, le nombre de bouvillons québécois mis en marché se dirige cette année vers les 130 000.

Mais de quel mal souffre donc la production? Dans ses efforts pour arrêter l’hémorragie, le secteur a demandé à des experts de poser un diagnostic.

Préoccupé par la diminution du tiers des volumes d’animaux commercialisés depuis 2008, le comité de mise en marché des bouvillons d’abattage (CMMBA) de la Fédération des producteurs de bovins du Québec a donc commandé une étude sur la compétitivité de la production par rapport à ses compétiteurs à l’Alberta, l’Ontario, l’Iowa et au Texas, « les grands pôles de production en Amérique du Nord », explique le président du CMMBA, Michel Daigle.

Constats

Les auteurs de l’étude, les consultants Forest Lavoie, ont découvert que les avantages et les inconvénients varient d’une région à l’autre en fonction des postes de dépenses. Au chapitre du coût des aliments, le Québec se classe au même niveau que le Texas et l’Ontario, mais derrière l’Alberta, qui possède un avantage variant entre 0 et 50 $/tête. Principal État producteur de maïs depuis 20 ans, l’Iowa se démarque du lot avec un écart de 50 à 100 $/tête avec le Québec.

Le coût des veaux d’embouche désavantage la Belle Province comparativement à l’Alberta, l’Ontario et l’Iowa. L’approvisionnement en veaux du Québec, essentiellement un marché d’importation basé sur le prix des bêtes dans l’Ouest du pays, plus les frais de transport, explique cette situation, selon M. Daigle.

Concernant les frais généraux d’exploitation, ou « yardage », les grandes entreprises réalisent des économies d’échelle, précise Gilbert Lavoie, l’un des auteurs de l’étude. Le Texas, l’Alberta et l’Ontario devancent ainsi le Québec.

En termes de revenus de vente, le Texas arrive bon premier. Ce champion toutes catégories de la production de bœufs aux États-Unis enregistre un écart de 50 à 100 $/bouvillon par rapport au Québec. Ce dernier arrive à égalité avec l’Ontario, mais possède un avantage pouvant atteindre 50 $/tête en comparaison de l’Alberta. La proximité des abattoirs joue ici un rôle déterminant.

Globalement, les parcs d’engraissement du Québec doivent débourser plus pour leurs veaux d’embouche et touchent moins pour leurs bouvillons, mais en revanche, ils se démarquent pour ce qui est de l’alimentation, résume Gilbert Lavoie. En termes de chiffres, le désavantage concurrentiel du Québec atteint une centaine de dollars par tête.

Est-ce à dire que les parcs d’engraissement québécois ne font pas le poids? Pas du tout, assure M. Lavoie. En regardant l’analyse de groupe du Centre d’études sur les coûts de production en agriculture (CECPA), le consultant a découvert que le groupe de tête se tirait beaucoup mieux d’affaire. « La moyenne supérieure est capable de rivaliser, indique M. Lavoie. L’enjeu pour le secteur est donc de se doter d’un plan stratégique pour ramener les entreprises au niveau du groupe de tête. Les travaux sont en cours et la stratégie devrait être connue d’ici le début de 2013.