Élevage 2 septembre 2014

Pénurie de médicaments pour les animaux

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Cette pénurie de médicaments injectables qui fait rage au Québec épargne toutefois le secteur des animaux de la ferme.

Les médicaments visés par la restriction d’approvisionnement sont principalement des anesthésiques et des antidouleurs utilisés tant en santé humaine qu’animale. Des produits fabriqués par la compagnie Sandoz, deuxième fabricant mondial de médicaments génériques. Les problèmes remontent au mois de février alors que l’entreprise ralentissait temporairement la production de son usine de Boucherville afin de réaliser certains travaux de renforcement de ses normes de fabrication. Début mars, un incendie aux installations de Boucherville venait allonger les délais.

L’industrie pharmaceutique avait déjà vécu certaines ruptures de stock, mais jamais de cette ampleur. « Sandoz était souvent le fournisseur majoritaire de ces produits, pas loin du monopole, explique le président de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec (OMVQ), le Dr Joël Bergeron. Jusqu’à présent, la situation demeure bien contrôlée. Nous avons réussi à mettre en place des protocoles alternatifs avec des produits de la même grande famille des opiacés et des morphiniques », ajoute le vétérinaire.

Les animaux de la ferme échappent à la pénurie. « Il n’y a aucun impact pour les cliniques de grands animaux », rassure le Dr Pierre Bédard, directeur des Approvisionnements au CDMV, le plus important distributeur canadien de produits vétérinaires. La « pénurie Sandoz » touche cependant certains anesthésiques et analgésiques utilisés chez les petits animaux. Le Dr Bédard a travaillé trois semaines à temps plein pour trouver des alternatives, « des produits déjà connus, mais moins populaires », précise-t-il. À la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, le Dr Émile Bouchard, vice-doyen au développement, aux communications et aux relations externes, se fait rassurant. « Des antidouleurs, comme la morphine, nous en utilisons très peu et il y a des protocoles alternatifs. »

Sur le plancher des vaches, le Dr Yves Saint-Onge, de l’Hôpital Cœur-de-Lotbinière, constate également très peu d’impacts. « Présentement, il n’y a pas beaucoup de problèmes avec les bovins parce que nous travaillons surtout avec des anesthésiques locaux », révèle-t-il. La division des animaux de compagnie a cependant dû opérer certains ajustements.
À la Clinique Demeter, spécialisée en médecine porcine, aucune conséquence ne s’est fait sentir. « Il n’y a absolument rien de changé; nous ne faisons pas d’anesthésie pour les porcs. C’est plus courant chez les bovins laitiers de grande valeur, les chevaux, les chiens et les chats », témoigne le Dr Sylvain Messier.

L’OMVQ juge la situation préoccupante mais sous contrôle. Selon ses estimations, la pénurie devrait prendre fin à la fin de l’année ou au début de 2013.