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Bien implantée dans certaines filières, comme celles du veau de grain et du veau de lait, l’intégration fait une montée remarquée dans la production porcine.
Ainsi, la production indépendante, longtemps le modèle porcin le plus répandu, ne représente plus que 30 à 40 % du volume produit au Québec. Sous le couvert de l’anonymat, un expert du secteur confirme cette concentration de l’élevage. « C’est très, très clair. Chaque fois qu’une entreprise ferme, elle est rachetée par un intégrateur. Ça va à la vitesse grand V », décrit-il. Celui-ci remarque également que « les intégrateurs et les gros producteurs rachètent à vil prix. Ce qui vaut 200 $/place porc [se vend] pour aussi peu que 70 $/place porc ».
La Financière agricole du Québec (FADQ) constate aussi cet effritement de l’élevage indépendant parmi ses clients en financement. Au cours de la même période, le nombre d’entreprises autonomes est passé de 919 à 756, soit une diminution de 18 %, révèle son État de la situation du secteur porcin.
Bouée de sauvetage?
Les éleveurs autonomes qui envisagent de s’intégrer comme remède à la tourmente économique doivent cependant le faire avec précaution, met en garde le spécialiste. « À mon avis, c’est plutôt une fuite en avant. Il y a probablement des avantages pour les producteurs qui ont vécu de grandes difficultés, mais il y en a plusieurs qui l’ont fait les yeux fermés », affirme-t-il.
Aux États-Unis, où les producteurs ne sont pas regroupés comme au Québec, l’intégration a suscité de bons débats, note Bruno Larue, professeur titulaire au Centre de recherche en économie agroalimentaire (CREA) de l’Université Laval. « Il faut que le producteur soit bien informé par rapport aux types de contrats que les autres producteurs ont signés. Si tout le monde est dans le noir, tout le monde peut se faire avoir », indique-t-il.
Dans ses prochaines éditions, la Terre vous présentera les opinions de différents protagonistes sur l’intégration, le modèle qui bénéficie de la conjoncture. Un dossier à suivre!