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Alex Berthiaume a un horaire chargé. En plus de s’occuper de la tenue de livres des 5 entreprises agricoles familiales, l’agriculteur de 24 ans possède sa propre compagnie de comptabilité et siège depuis 2 ans au CA de la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ). Pour ce futur diplômé en agroéconomie, le succès en agriculture, aujourd’hui, passe par l’implication et la diversification.
« Mon père a toujours dit que c’était important d’œuvrer dans plusieurs secteurs, lance Alex Berthiaume. Comme ça si ça va mal dans une production, on a autre chose. » Si la famille Berthiaume a débuté en production laitière, elle œuvre aujourd’hui dans de multiples secteurs du domaine agricole.
« On produit 25 000 poulets aux 8 semaines, on élève 3 000 porcs par année et on entaille 2 000 érables par année, énumère l’agriculteur de la Beauce. Mon père organise aussi des encans sur deux sites au printemps et l’été, avec l’aide de quatre autres actionnaires. »
La fibre entrepreneuriale
Développer de nouveaux projets est devenu nécessaire pour intégrer la relève dans l’entreprise familiale, selon lui. « Pour pouvoir acheter de ses parents, la relève doit augmenter sa production », souligne-t-il.
La directrice du développement des études économiques du Groupe AGÉCO, Catherine Brodeur, abonde dans le même sens. Sa firme a effectué une recherche durant laquelle des dizaines de chefs d’entreprise de 5 % des plus grandes fermes québécoises ont été rencontrés. Selon Mme Brodeur, ces agriculteurs possèdent la fibre entrepreneuriale et désirent faire grossir leurs compagnies. « Certains vont se lancer dans d’autres productions ou vont acquérir d’autres entreprises dans leur chaîne de production. »
C’est le cas pour la famille d’Alex Berthiaume, qui en plus d’embrasser de nouvelles productions possède une meunerie qui produit la moulée nécessaire à l’alimentation de ses cheptels avec la famille de son oncle. « Ce qu’on a remarqué, c’est que les nouveaux chefs d’entreprise prônent un nouveau modèle, note Catherine Brodeur. Il y a plusieurs petites entreprises satellites qui s’ajoutent à la ferme familiale. » La famille élargie s’allie parfois pour former une nouvelle compagnie, souligne la directrice du groupe Agéco. Des partenariats peuvent également être noués avec d’autres entrepreneurs qui ne sont pas issus du cercle familial.
Des tâches bien définies
« Ce qui saute aux yeux, c’est la forte présence de formalisme au sein de ces entreprises satellites, mentionne Catherine Brodeur. Des papiers existent pour prévoir la sortie de l’entreprise d’un partenaire et pour préciser le rôle de chacun. » Chez les Berthiaume, les tâches sont définies de la sorte. Alors qu’Alex s’occupe du volet administratif de toutes les entreprises de la famille, son frère Yan se charge de l’élevage des animaux et leur oncle Marco gère les activités aux champs. La mère d’Alex, Solange Boulet, est également copropriétaire de l’entreprise familiale. « Mon père, Mario, est le responsable des encans, mais il agit surtout à titre de mentor pour nous », indique Alex Berthiaume.
Le producteur, qui siège au CA de la FRAQ depuis deux ans, croit aussi que l’implication est une excellente façon de se tenir au courant des connaissances dans le milieu agricole. « C’est très important de parler aux gens pour savoir ce qui se fait ailleurs, précise Alex Berthiaume. Ça nous permet de constamment améliorer nos pratiques. » Son implication auprès de la relève lui permet également d’apporter des idées pour améliorer le sort des jeunes agriculteurs.