Politique 16 avril 2015

Maxime Bernier s’engage à une protection intégrale de la gestion de l’offre, mais…

QUÉBEC — Maxime Bernier, ministre d’État à l’Agriculture au fédéral, s’est engagé « à protéger intégralement les trois piliers de la gestion de l’offre dans le cadre des négociations du Partenariat transpacifique », aujourd’hui, dans le cadre de l’assemblée générale annuelle des Producteurs de lait du Québec (PLQ).

C’est probablement la première fois qu’un ministre fédéral utilise le mot « intégralement » dans ce dossier. Mais ce n’est pas suffisant pour calmer les inquiétudes des producteurs de lait. Les délégués lui ont fait valoir à plusieurs reprises que le fédéral avait concédé 17 700 tonnes additionnelles de fromage dans l’accord de libre-échange avec l’Europe, même si les trois piliers de la gestion de l’offre sont demeurés en place. « Si le passé est garant de l’avenir, je suis inquiète », a avancé la déléguée Céline Dumont.

M. Bernier, député de Beauce, n’a pu garantir à la Terre, en mêlée de presse, qu’il n’y aurait pas plus de produits laitiers étrangers qui franchiront les frontières canadiennes après la conclusion de cet accord économique. « Je ne peux pas vous le dire, autrement les négociations seraient terminées, a-t-il dit à la Terre. Or, nous sommes encore en négociations. »

Cela dit, M. Bernier a rappelé que le gouvernement conservateur avait jusqu’à présent négocié 38 ententes de libre-échange tout en préservant les 3 piliers de la gestion de l’offre. « Dans l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Europe, nous avons réussi à préserver le pouvoir de contrôler les importations », a-t-il signalé.

Compensations

La divergence de vues quant aux compensations promises par le fédéral a refait surface, bien que les propos de M. Bernier semblent l’amenuiser. Au fédéral, on parle de dédommager les producteurs laitiers et fromagers « s’il y a des pertes ». « Ce “si” m’achale », a répliqué le président des PLQ, Bruno Letendre. Les producteurs de lait estiment en effet que la concession du fédéral cause déjà des pertes majeures parce qu’ils perdront la production du lait nécessaire à la fabrication de ces 17 700 tonnes de fromage. « Si vous pensez qu’il y a des pertes, il y aura des compensations, a dit M. Bernier. C’est écrit noir sur blanc dans l’Entente Canada-Union européenne. »