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QUÉBEC — Déboulonner des mythes. C’est ce que Serge Fortin, directeur général de Pangea, s’est employé à faire lors de son témoignage devant la Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles (CAPERN).
« Beaucoup de mythes sont entretenus à notre endroit », a-t-il lancé, d’entrée de jeu.
Pangea serait-elle un fonds d’investissement? « Nous sommes définitivement des agriculteurs », a-t-il opposé, en guise de réponse.
Pangea est-il une menace pour l’avenir de l’agriculture familiale? « On veut développer des entrepreneurs, a répliqué l’homme de confiance de l’homme d’affaires Charles Sirois. On ne veut pas faire monter les prix en achetant des terres ».
Serge Fortin soutient que le modèle Pangea – 4 000 hectares de terres acquises en 2 ans – est là pour rester. Plus encore : ce modèle fera des petits. Et que, contrairement à ses détracteurs, il est attrayant pour aider la relève.
Vraiment?
Chose certaine, le témoignage du directeur général – qui était accompagné du jeune producteur enthousiaste Patrice Garneau, de la Ferme ALY Blackburn – n’a pas convaincu le député péquiste André Villeneuve. « Il n’a réussi à rassurer personne », a dit le critique de l’opposition en matière d’agriculture. « Ils [Pangea] sont une menace pour les gens qui habitent le territoire, qui y sont enracinés, qui veulent bâtir », a soutenu le député.
« Ce monsieur-là [Serge Fortin] est un monsieur intelligent et il a dit qu’il était pour la relève, a-t-il ajouté. Mais on est tous pour la relève. On est tous pour le fromage et le chocolat… » André Villeneuve craint en outre que le modèle privilégié par Pangea ne soit, en réalité, qu’une nouvelle façon de créer des « agriculteurs locataires ».
Quelle est la solution?
« Il faut rapidement analyser le phénomène, résume-t-il. Il faut que ce soit basé sur des données solides, colligées. Et après, on verra comment on doit bouger. Comme société, on a le devoir de s’assurer que le modèle corresponde aux aspirations des Québécois et des agriculteurs, pas un modèle qui nous sera imposé! Et ce modèle, c’est la mise en place d’un registre sur les transactions sur les terres agricoles », a conclu le député Villeneuve.
Reste à voir comment le gouvernement Couillard va interpréter le rapport de la CAPERN. Croisé dans un corridor à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Agriculture, Pierre Paradis, a confié à la Terre, sans préciser sa pensée : « Ils [la Commission] vont me faire un rapport; ils sont fiables ». Le ministre n’a pas suivi les travaux de la Commission. « J’étais à mon bureau de comté et j’ai visité une ferme », a-t-il offert comme réponse.