Vie rurale 3 février 2015

Soeurs de la Charité : rien n’est encore joué!

Malgré les apparences, tout n’est pas joué encore au sujet des 200 ha de terres agricoles des Soeurs de la Charité, l’équivalent de 377 terrains de football, destinés à un immense développement résidentiel par le Groupe Dallaire à Québec.

D’une part, la Ville de Québec pourrait peut-être revoir ses plans en cas d’une mobilisation monstre de la population. Lancée le 22 janvier par la Fédération de l’UPA de la Capitale-Nationale, la pétition Sauvegardons les terres patrimoniales des Soeurs de la Charité avait récolté 1 160 signatures hier.

D’autre part, l’administration Labeaume, seule habilitée à porter ce projet d’exclusion devant la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ), pourrait bien mordre la poussière. Le refus de la CPTAQ d’exclure 58 ha de sol agricole au bénéfice d’un projet domiciliaire parrainé par la Ville de Saint-Henri est de bien mauvais augure pour le maire de Québec. C’est en effet à la lumière des mêmes critères de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles (LPTAA) que la requête de Québec sera analysée.

Or, Saint-Henri avait des atouts qui manquent à la Vieille Capitale. Les Henriçois avaient en effet fait la démonstration, à la satisfaction de la CPTAQ, qu’il n’y avait pas d’espaces appropriés disponibles dans le territoire de leur municipalité et hors de la zone agricole pour leur projet. Les commissaires avaient aussi conclu que la demande d’exclusion pour la fonction résidentielle était légitime compte tenu de la croissance démographique envisagée. Mais comme la loi l’y oblige, la CPTAQ a regardé le potentiel de développement résidentiel sur un territoire plus vaste que celui de Saint-Henri. Et elle a constaté que la Ville de Lévis, voisine, avait 602 ha d’espaces vacants sur son territoire hors de la zone verte. Ces espaces s’élevaient à 2 340 ha à l’échelle de la région métropolitaine de la ville de Québec pour le développement résidentiel.

 

PHOTO : Les terres des Soeurs de la Charité vendues au Groupe Dallaire (trois encadrés) équivalent à 377 terrains de football.   © UPA Capitale-Nationale