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Croiser des Holsteins pur-sang avec d’autres races peut s’avérer bénéfique pour la rentabilité d’une exploitation laitière.
Les résultats du métissage sont toutefois plus concluants avec certaines races, dont la Montbéliarde et la Scandinave Rouge (Suédoise Rouge et Norvégienne Rouge).
C’est ce qui semble s’imposer à la lumière de la revue de littérature, mais aussi des études réalisées depuis 2000 par le docteur Brad Heins, de l’Université du Minnesota.
Ce dernier sera d’ailleurs à l’auditorium du cégep de Victoriaville, le 6 février prochain, pour approfondir la question avec les producteurs intéressés. (1)
Ce chercheur a croisé des Holsteins pur-sang avec quatre autres races de 2002 à 2009. Près de 1 500 vaches, réparties dans 7 troupeaux de Californie, en confinement ou au pâturage, ont participé à cette expérience. Un des troupeaux était en transition à la production laitière biologique.
De 2000 à 2002, le Dr Heins a croisé des Holsteins avec des Jerseys à l’Université du Minnesota. Il a remarqué une amélioration au chapitre de la reproduction, mais la production laitière plus faible, des comptages de cellules somatiques (CCS) plus élevés ainsi qu’une conformation du pis moins intéressante l’ont amené à se tourner vers d’autres races.
De 2008 à aujourd’hui, les croisements effectués à l’Université du Minnesota ont mis en relation des Holsteins pur-sang avec les races Normande, Montbéliarde (franco-suisse) et Scandinave Rouge(de Norvège et de Suède).
Globalement, les vaches croisées ont affiché de meilleures performances quant à la résistance aux maladies et aux événements stressants. Ces sujets ont coiffé les Holsteins pur-sang pour la facilité de vêlage, et la réduction du nombre de morts-nés, du nombre de décès et du taux de réforme à la première lactation ainsi qu’au chapitre de la fertilité.
La production a quelque peu régressé pour les vaches croisées, mais la perte est compensée par une meilleure longévité ainsi que par des taux de matière grasse plus élevés que les Holstein.
Le Dr Heins prodigue deux grands conseils aux éleveurs intéressés par les croisements. Ils doivent ainsi utiliser trois races en rotation afin d’optimiser la vigueur hybride issue de ces associations. Le recours à deux races limite selon lui cette vigueur alors que l’emploi de quatre races réduit l’influence des races utilisées. Les éleveurs doivent en outre faire appel aux meilleurs taureaux issus de l’insémination artificielle pour chaque race retenue.
Deux nouveaux croisements à trois races ont cours à l’Université du Minnesota. Le premier (Jersey x Scandinavienne rouge x Normande) vise à développer une vache efficace au pâturage et qui aurait donc moins besoin de concentrés. Le deuxième s’appelle Programme Pro-Cross et fait appel aux races Holstein, Suédoise et Montbéliarde.
La Terre reviendra sous peu pour vérifier l’intérêt de cette approche chez les producteurs de lait au Québec et au Canada ainsi que son application réelle.
(1) Inscription requise auprès de Guylaine Martin, 819 758-6401 poste 2702