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SAINT-HYACINTHE – Il n’y avait pas plus heureux que Pierre-Luc Barré et Virginie Bourque, le soir du 14 janvier, lors du gala des Jeunes agriculteurs d’élite du Canada, section Québec, à Saint-Hyacinthe. « Quand on a entendu notre nom, on s’est pris dans nos bras Pierre-Luc et moi et on s’est mis à pleurer. Ce fut un beau moment. Un très beau moment », a témoigné à chaud l’agricultrice de La Ferme Yves Barré, à Saint-Damase, en Montérégie.
Pendant l’entrevue avec La Terre, quelques minutes après la victoire du couple de producteurs, de nombreuses personnes n’ont pu se retenir d’interrompre la discussion pour le féliciter, dont des membres du conseil exécutif des Producteurs de pommes de terre du Québec. « C’est vraiment important pour toute l’industrie des pommes de terre que vous ayez remporté ce prix-là. Vous nous amenez au national. On est bien fiers de vous autres », a dit Martin Goyet, le trésorier de l’organisation.
Le virage
Lorsqu’il a pris la relève de la ferme familiale, Pierre-Luc Barré a mis le cap sur une nouvelle production : les pommes de terre. « La première année qu’on a fait des pommes de terre, ce fut l’enfer, parce que chez nous, ce sont des sols argileux, plus difficile à travailler et à récolter. Mais on s’est adaptés à nos sols. Nous avons innové énormément, et aujourd’hui, on bat le modèle », affirme-t-il fièrement, faisant référence à ses rendements de 1 038 quintaux à l’hectare contre une moyenne nationale de 787.
Depuis 2012, les actifs de l’entreprise sont passés de 5,1 M$ à 15 M$. C’est notamment cette progression qui a fait pencher le jury en leur faveur, explique le journaliste Étienne Gosselin, l’un des juges. « De partir de zéro dans la pomme de terre et de monter une entreprise comme ça en 14 ans, on ne voit pas cela souvent. La progression est importante. Ils se démarquaient bien », a-t-il résumé, insistant sur le fait que lors des questions autant axées sur l’humain que sur les chiffres, les trois fermes en finale se sont montrées impressionnantes dans leurs réponses.
Quatre fois par jour
Un moment important de la soirée de gala, qui est également évalué par le jury, est la présentation de chaque finaliste devant la salle. Virginie Bourque, qui n’aime pas se retrouver sous les projecteurs, s’était fait un défi personnel d’y arriver.
Le couple, qui cultive 162 hectares de pommes de terre sur un total de 460 hectares de grandes cultures, aspire à augmenter ses superficies totales à 1 000 hectares. Il travaille aussi sur un projet de revalorisation de leurs pommes de terre déclassées. D’ici là, il se rendra à Toronto en novembre prochain pour tenter de remporter la grande finale canadienne des Jeunes agriculteurs d’élite.
D’autres candidatures musclées
Les deux autres couples participant à la finale québécoise étaient Véronique Pinsonneault et Marc-André Léger, de la Ferme DuSmith à Saint-Anicet, en Montérégie, et Joachim Gagnon et Émilie Benoît, de la ferme Darnoc Holstein, de L’Isle-Verte, au Bas-Saint-Laurent.
À noter que la délégation de L’Isle-Verte était particulièrement nombreuse, puisque non seulement les membres de la famille des finalistes ont fait le voyage à Saint-Hyacinthe, mais un couple non apparenté, qui leur a vendu leur deuxième ferme, est aussi venu les encourager. « On a repris la ferme de mes parents, qui a 100 vaches [en lactation] aux robots, et on a repris la ferme de nos voisins, qui compte une cinquantaine de vaches attachées, pour un total de 250 kilos de quotas. Nos voisins auraient pu faire encan ou vendre probablement plus cher a un inconnu, mais ils ont décidé de nous faire confiance. Ils restent encore dans leur maison [sur le site]. Ils nous donnent un coup de main, et ils étaient là ce soir. C’est comme une deuxième famille », a raconté Joachim Gagnon.