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LÉVIS – Les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) ont fait découvrir à leurs membres le premier Guide des bonnes pratiques de production pour le sirop d’érable en vrac. Ce guide, demandé par les acheteurs, a suscité plusieurs réactions négatives de la part des producteurs réunis à Lévis, le 21 novembre, lors de leur assemblée générale semi-annuelle.
Pour l’instant volontaire, ce guide deviendra une norme obligatoire de production, prédit avec inquiétude l’acériculteur Maurice Vigneault, du Centre-du-Québec. Idem pour Mario Roy, de Chaudière-Appalaches. « J’ai une crainte énorme que ça devienne réglementaire […] et que ça revienne contre nous autres », a-t-il dit de cet ouvrage qui vise à faire adopter des standards de salubrité et de sécurité alimentaire chez les producteurs acéricoles.
De son côté, Michaël Gagné, de Chaudière-Appalaches, a fait état de certains éléments qu’il ne s’attendait pas à voir dans la version finale du guide.
Il a donné l’exemple du revêtement intérieur d’une cabane à sucre dont les matériaux contenant du plomb sont proscrits par le guide. « Mais du métal galvanisé, ça contient du plomb », a-t-il fait valoir, désignant les toits en tôle ou les rails d’une porte de garage en acier galvanisé qui seront non conformes au guide, selon lui.
L’acériculteur a affirmé à La Terre être en faveur d’une régie de production permettant de livrer un produit de haute qualité de grade alimentaire, et ses propres pratiques excèdent déjà les recommandations du guide. Sauf que des mots utilisés dans le guide créeront un précédent, selon lui. « On vient de se le mettre dans les pattes. […] Le guide est imprimé! »
Une usine alimentaire?
Luc Farley, de Chaudière-Appalaches, a pris le micro pour dire que l’application des normes californiennes sur le plomb, devenues obligatoires dans les érablières québécoises, avait commencé par des actions qui devaient être abordables.
Pas l’intention de « jeter de cabanes par terre »
À la suite des nombreuses questions et remarques, les dirigeants des PPAQ ont répondu qu’ils ne voulaient « jeter aucune cabane par terre » avec ce guide. Le président, Luc Goulet, a souligné qu’il s’agit d’un outil, et non d’obligations en dessous desquelles les producteurs devront apposer leur signature.
Luc Goulet a mentionné que le mandat consiste à s’assurer que les producteurs ont pris connaissance du guide afin de sécuriser l’industrie et les acheteurs, sans nécessiter d’aller plus loin.
Des acériculteurs ont signalé que la mise en place de ces bonnes pratiques devait venir avec une forme de rémunération. Michaël Gagné a poussé la réflexion en exprimant que les normes du guide sont à 90 % celles du bio. Pourquoi ne pas tous se certifier sous régie biologique et forcer l’industrie à rémunérer les producteurs en conséquence, a-t-il suggéré.
Des frais de 150 $ pour une correspondance papier
Les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) ont décidé de charger des frais de 150 $ par année pour chaque producteur désirant recevoir de la correspondance papier au lieu d’électronique. L’acériculteur Normand Urbain s’en est offusqué, disant qu’il faut respecter les plus vieux qui ont fondé la fédération et ainsi les exempter de ces frais. Près de 775 producteurs sur les 8 000 entreprises ne veulent pas (ou ne peuvent pas) recevoir la correspondance des PPAQ par voie électronique. Pour justifier les frais de 150 $, la directrice Isabelle Lapointe a indiqué que la correspondance papier dépasse le simple prix d’un timbre. Il y a un coût en main-d’œuvre pour envoyer les documents personnalisés, comme les émissions de contingents, de même qu’un coût à les recevoir des producteurs par la poste, ce qui implique qu’un employé doit ressaisir les données manuellement dans le système informatique. Par voie de résolution, les délégués ont voté que les frais demeureront, mais passeront de 150 à 100 $.