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Les Producteurs de fruits et légumes du Canada (PFLC) ont salué plus tôt cet été la signature du code de conduite par les cinq grands détaillants de l’alimentation au Canada (Sobeys, Loblaw, Metro, Walmart et Costco). Même s’il y voit une garantie que les producteurs puissent recevoir une juste rémunération pour leur travail, un spécialiste de l’économie agroalimentaire demeure prudent sur les réels bénéfices, rappelant que l’entente obtenue après trois ans de négociation est basée sur la bonne volonté des parties.
« Que les acteurs comprennent bien le rôle qu’ils occupent dans une chaîne d’approvisionnement; que les autres reconnaissent ce rôle-là et que chacun obtient sa part de valeur ajoutée dans cette filière-là… De ce point de vue, le code de conduite est une avancée, mais il ne faut pas que ça reste des vœux pieux », analyse Rémy Lambert, professeur titulaire à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval.
Bien au fait du dossier pour avoir coécrit un rapport sur la question pour le ministre Lamontagne il y a deux ans, il convient que le code vient rétablir un rapport de force entre les détaillants en alimentation et les autres membres de la filière.
Pour le professeur Lambert, si l’ensemble des intervenants jouent les règles du jeu, le code de conduite sera bénéfique pour les producteurs qui se retrouvent en amont de la chaîne. « Si tout le monde est de bonne foi, en particulier les détaillants, ça va être bénéfique pour les fournisseurs qui vont savoir dans quoi ils s’embarquent quand ils signent un contrat. Dans une industrie où les marges de profit sont faibles, il n’y a rien de pire que l’incertitude et le manque de transparence », rappelle-t-il.
Maintenant signé par les cinq grands de l’alimentation, le code de conduite devrait entrer en vigueur le 1er juin 2025 avec, à sa tête, un arbitre qui veillera à faire respecter les règles du document. « Quel pouvoir aura cet arbitre-là? S’il n’a pas de pouvoir décisionnel, autre que d’essayer de faire réfléchir les gens sur leur relation avec leurs partenaires, ça demeurera un code de conduite qui est volontaire », conclut Rémy Lambert.