Pommes 1 novembre 2024

Verger les Jardins d’Émilie : une diversification stratégique

Depuis l’acquisition du Verger les Jardins d’Émilie, à Rougemont, il y a huit ans, Sylvain Pelletier et ses fils, Marc-André et Mathieu, ont misé sur la diversification de leurs activités pour dynamiser leur petite exploitation agricole de six hectares.

Le Verger les Jardins d’Émilie ne se limite pas à la production de pommes. L’un des piliers de l’entreprise est la transformation alimentaire. Tous les produits de la marque Jardins d’Émilie sont confectionnés dans les deux cuisines du verger. C’est là que sont élaborées leurs nombreuses recettes à base de pommes, notamment les cidres, tartes et croustades. L’entreprise produit également divers condiments et marinades, en s’approvisionnant localement pour les ingrédients qu’elle ne cultive pas.

Afin d’optimiser cette transformation et de répondre à la demande, Sylvain Pelletier a aussi développé, il y a trois ans, un service traiteur, devenu central dans la stratégie de l’entreprise. « Si on veut réussir et être rentables, on n’a pas le choix de sortir de notre verger », ­explique-­­t-il. Ce service traiteur participe à plusieurs grands événements montréalais, tels que la Formule 1, Osheaga, les FrancoFolies et le Festival de jazz. Ses nombreux produits, comme la limonade maison, y connaissent un franc succès. « Chaque jour, on écoule entre 7 et 15 barils de 200 litres de limonade. Et on doit les remplir à plusieurs reprises. C’est un très bon vendeur. »

Chaque automne, le verger accueille les familles en grand nombre pour faire l’autocueillette des pommes et s’amuser.

Depuis deux ans, Le Verger les Jardins d’Émilie est également présent au Stade Saputo lors des matchs du CF Montréal, où il sert aux spectateurs des loges VIP des plateaux de charcuteries et de fromages, agrémentés de produits maison, comme le confit d’oignon aux pommes.

Nous proposons aussi les classiques du stade, tels que les hot-dogs et les frites, avec notre moutarde artisanale du verger. On essaie toujours d’intégrer nos produits dans les plats offerts.

Sylvain Pelletier

De producteur à transporteur

Afin de mieux gérer la logistique des nombreux événements où elle est présente, l’entreprise a aussi créé sa propre compagnie de transport, Transport MP, dirigée par Mathieu Pelletier. Cette flotte de 27 camions permet non seulement de gérer efficacement le transport des produits du verger, mais aussi d’offrir ce service à d’autres clients. « Cela nous permet d’être autonomes dans la gestion du transport et de maximiser nos rendements », explique Sylvain Pelletier.

Poursuivant son expansion, l’entrepreneur a acquis en début d’année la cabane à sucre Les Quatre feuilles, située à Rougemont, près de son verger. « Au printemps, en l’espace d’un mois, on a accueilli près de 15 000 visiteurs. On loue nos salles pour des mariages et des événements d’affaires, ce qui diversifie encore plus notre offre de services », confie-t-il.

À l’hiver 2024, l’entreprise a ajouté une nouvelle corde à son arc en faisant l’acquisition d’une cabane à sucre située à proximité de son verger.

Des projets en constante évolution

Sylvain Pelletier, qui a fondé sa première entreprise dans le secteur alimentaire à seulement 16 ans, ne cesse jamais de chercher des moyens d’améliorer et de développer sa PME. « Un de nos projets à court terme est de revoir notre boutique en ligne et de trouver un meilleur service de livraison pour développer ce canal de vente », confie-t-il. Aujourd’hui, ce canal de vente représente une petite partie du chiffre d’affaires global, mais M. Pelletier y voit un potentiel de croissance.

Outre la vente directe au verger et en ligne, l’entreprise écoule ses produits au Marché Jean-Talon et dans une centaine de points de vente, comme les pharmacies Jean Coutu, où des paniers cadeaux sont proposés durant la période des Fêtes. « Depuis quelques années, on est aussi présents au Salon des artisans de Québec. On y réalise de très bonnes ventes », souligne-t-il.  

Une entreprise familiale

« Le verger, c’est avant tout une histoire de famille », insiste Sylvain Pelletier. En plus de ses deux fils, associés à parts égales, sa femme et ses deux filles, âgées de 11 et 16 ans, participent activement aux activités, notamment pendant la saison des pommes. « On est toujours sur le terrain, à échanger avec les gens. C’est notre force, cette proximité avec notre clientèle », ­souligne-t-il.

Le nombre d’employés fluctue selon les périodes de ­l’année. « Dans nos grosses semaines, on peut embaucher jusqu’à 400 personnes dans nos différentes ­divisions », précise l’entrepreneur.

Ce modèle d’affaires, qui combine agriculture, transformation alimentaire, transport et événementiel, a permis au Verger les Jardins d’Émilie de croître et de se démarquer dans une industrie souvent dominée par des acteurs majeurs. « On est peut-être un petit verger, mais on a de grandes ambitions », conclut Sylvain Pelletier, tout en laissant entendre qu’un autre projet de développement est en cours pour renforcer leur présence dans la région de Rougemont. À suivre donc.