Environnement 18 octobre 2024

Le ministère de l’Environnement envisage d’imposer des normes sur le drainage

SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU – Le président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Martin Caron, a pris une grande respiration, le 3 octobre, avant d’annoncer devant une salle remplie d’agriculteurs de la Montérégie, réunis en assemblée générale annuelle, que le ministère de l’Environnement réalise présentement des consultations avec l’objectif de réglementer les nouvelles installations de drainage agricole. « Ça pourrait aller jusqu’à nous obliger à faire une demande ministérielle pour drainer! » s’est-il insurgé, entraînant des murmures dans la foule.

Selon M. Caron, qui affirme participer à un comité environnemental avec les fonctionnaires du gouvernement québécois, les producteurs auront encore le droit de drainer leurs terres, mais devront dorénavant le faire en respectant de nombreuses conditions, comme celle d’aménager des structures végétalisées ou des marais filtrants à l’exutoire des drains. 

Le ministère de l’Environnement a confirmé à La Terre la tenue de consultations en lien avec la proposition gouvernementale de mieux encadrer l’aménagement de nouvelles sorties de drain en milieu agricole, et ce, de manière à minimiser les rejets de sédiments dans les cours d’eau. « Le rejet de quantités importantes de sédiments dans les cours d’eau peut en effet créer le blocage du cours d’eau et amplifier des phénomènes d’érosion et d’inondation », mentionne le ministère par l’entremise de sa conseillère en communications Ghizlane Behdaoui. 

Les consultations s’inscrivent dans le Projet de modernisation du cadre réglementaire en milieux hydriques, dont les zones inondables, et de l’encadrement des ouvrages de protection contre les inondations.

Selon la proposition, ces ajustements ne prendraient effet qu’en 2027 et ne concerneraient que l’installation de nouvelles sorties de drain.

Ghizlane Behdaoui, conseillère en communications au MAPAQ

« On ne laissera pas passer ça », a juré Martin Caron, à Saint-Jean-sur-Richelieu, ajoutant qu’il a passé un message au personnel du gouvernement. « Ils nous ont dit que c’est le Conseil des ministres qui allaient décider. Je leur ai répondu de dire à chacun des ministres qu’ils vont avoir de la visite chez eux s’ils prennent une telle décision », a rapporté M. Caron.