Politique 11 octobre 2024

La nécessité d’une loi sur la gestion de l’offre défendue au Sénat

Venu témoigner devant le Comité permanent des affaires étrangères et du commerce international chargé d’étudier le projet de loi C-282 sur la gestion de l’offre, le deuxième vice-président des Producteurs d’œufs du Canada, Emmanuel Destrijker, a affirmé que les producteurs auraient voulu ne pas voir leur secteur sacrifié plutôt que de recevoir un chèque de compensations. 

C’est ce qu’il a répondu à la sénatrice du Québec, Amina Gerba, le 9 octobre, alors qu’elle remettait en question la nécessité d’un tel projet de loi étant donné que les producteurs sous gestion de l’offre ont reçu des indemnisations à la suite des concessions faites lors des négociations commerciales. « Les producteurs sous gestion de l’offre ne veulent pas de compensations. Point. Ce n’est pas notre modèle d’affaires. Ce n’est pas comme ça qu’on produit et, dans mon cas, ce n’est pas comme ça que mes parents m’ont montré à faire de l’agriculture. Ce n’est pas de recevoir un chèque du gouvernement », s’est enflammé M. Destrijker. Il a dit plutôt vouloir être payé pour ce qu’il produit. « Bien honnêtement, madame la sénatrice, je serais prêt à vous redonner le chèque. Je n’en veux pas, de chèque! »

Gestion de l’offre vs pouvoir de négociation

Selon le sénateur ontarien Peter Harder, le sujet du débat autour de ce projet de loi n’est pas réellement la gestion de l’offre, mais plutôt le pouvoir de négociation du Canada. « Est-ce que vous connaissez d’autres pays qui ont utilisé une loi pour définir ce qui ne peut pas être négociable? Pas moi », a-t-il fait valoir. 

En conférence de presse, le 9 octobre, à Ottawa, le président de l’Union des producteurs agricoles, Martin Caron, a appelé les sénateurs à ne pas s’engager dans un jeu politique. « Il ne faut pas mettre à risque nos producteurs face à une décision politique, a-t-il mentionné. On est au Sénat pour faire une étude, mais l’étude dure depuis quelques mois et il est grand temps que les sénateurs donnent un appui à ce projet de loi pour sécuriser nos entreprises ici, au niveau du Québec et du Canada, mais sécuriser aussi nos jeunes qui démarrent, et sécuriser le garde-manger des Canadiens et des Canadiennes. »