Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Le frère de l’une des deux victimes d’un accident de travail mortel survenu à la Ferme Robidoux Jutras, à Sainte-Christine, en Montérégie, estime que des normes plus sévères encadrant les équipements de sécurité des fosses à fumier auraient permis d’éviter le drame.
Francis Robidoux a été appelé en urgence par ses nièces, vers 18 h 30, le 4 octobre, alors qu’il se trouvait à la maison où il réside avec sa sœur et son beau-frère, près de leur élevage de veaux de grain. Son beau-frère, Éric Jutras, était dans la fosse alors que sa conjointe, Caroline Robidoux, tentait de lui porter assistance. En arrivant devant la scène, il a crié à sa sœur de sortir immédiatement de la fosse pour ne pas subir à son tour l’effet des gaz toxiques, mais il l’a vue tomber, impuissant, pendant que ses nièces contactaient les secours, raconte-t-il, ébranlé, en entrevue avec La Terre, quelques jours plus tard.
Le décès de son beau-frère a été constaté sur place, après l’arrivée des secours. Sa sœur a quant à elle été transportée à l’hôpital, où elle se trouve dans un état sérieux, mais stable, rapporte son frère.
Il se dit également très reconnaissant du soutien qu’il reçoit depuis le drame. Une amie de la famille a, par exemple, organisé une campagne de sociofinancement sur la plateforme GoFundMe pour amasser des fonds pour aider ses trois nièces de 16, 18 et 20 ans et lui à traverser cette épreuve. Un voisin a, de son côté, offert son aide pour s’occuper du troupeau pour quelques jours. « On a de la chance. On a aussi une famille soudée », a-t-il dit.
Enquête en cours
M. Robidoux travaillait à la ferme de son beau-frère et de sa sœur depuis environ un an et commençait à se familiariser avec l’élevage de veaux de grains. Ce tragique événement lui fait prendre conscience du manque de normes encadrant la sécurité des fosses à fumier. « Je ne comprends pas pourquoi ce n’est pas obligatoire d’avoir des coulisseaux [un tuyau de remorque au fond de la fosse] pour faciliter l’entretien, donne-t-il en exemple. C’est une affaire de 2 000 $, mais ne pas en avoir, ça détruit des familles! »
Il a d’ailleurs déjà amorcé certains changements pour sécuriser ce qu’il a identifié comme des lacunes de certaines installations à la ferme, avec l’aide financière d’un membre de sa famille. Il spécifie toutefois ne pas encore avoir compris pourquoi son beau-frère s’était retrouvé dans la fosse.
Un enquêteur de la Sûreté du Québec a été assigné pour porter assistance au coroner afin de faire la lumière sur les circonstances ayant causé cet accident. Un enquêteur de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) devrait également se rendre sur place.
L’évanouissement en quelques secondes
Sur son site Web, la CNESST explique que la décomposition du lisier dans les fosses à purin produit des gaz asphyxiants, toxiques et inflammables. En absence d’oxygène, ces gaz peuvent provoquer l’évanouissement en quelques secondes et la mort en quelques minutes. Pour prévenir les accidents, la CNESST recommande, entre autres, l’installation d’une trappe cadenassée à l’entrée des fosses, d’un garde-corps et d’un panneau d’avertissement pour signaler la présence de gaz dangereux à l’entrée de la préfosse.
Avec La Presse Canadienne