Insolite 8 octobre 2024

Les Roy des citrouilles géantes

Les Roy semblent avoir la main heureuse avec la culture de citrouilles géantes. À preuve, trois représentants de la famille Roy, de différentes régions du Québec et sans liens de parenté entre eux, ont grimpé sur le podium du 34e Potirothon, de Gentilly, dans le Centre-du-Québec. 

La pesée des citrouilles du 28 septembre a permis de couronner Steve Roy, de Saint-Éphrem-de-Beauce (citrouille de 1 591 lb); Pascal Roy et Mélissa Ferland, de Saint-Narcisse-de-Beaurivage (1 285 lbs), également dans Chaudière-Appalaches; ainsi que Lucie Roy, d’East Hereford (1 226 lbs), en Estrie.

Une trentaine de citrouilles ont été déposées sur la balance du Potirothon, le 28 septembre. Photo : Gracieuseté du Potirothon de Gentilly

Aucun record n’a été fracassé cette année, souligne Laurie-Ève Beaulieu, membre du comité organisateur de l’événement. La marque à battre a été établie en 2018 par David Tessier, un résidant de Mont-Carmel, dans le Bas-Saint-Laurent, qui avait déposé une citrouille de 1 756 lb sur la balance.

« Ce qui est important, c’est la semence », affirme Lucie Roy, qui a obtenu la troisième place, cette année, après avoir terminé sur la première marche du podium l’an dernier avec une citrouille de 1 116 lb. Mme Roy dit ne pas hésiter à nouer des liens avec d’autres producteurs de « géantes » pour obtenir des graines ayant démontré une bonne génétique.    

La culture de citrouilles géantes est d’ailleurs devenue une histoire de famille dans l’entourage de Lucie Roy. Son conjoint, Yvon Alain, et quelques-uns de leurs petits-enfants ont embarqué dans l’aventure. Et ils ont fait bonne figure à la pesée de Gentilly, cette année. Leurs potirons respectifs pesaient entre 587 et 985 livres.    

Chose certaine, « il faut vouloir », dit Mme Roy, car les citrouilles géantes ont besoin d’être bichonnées. Cette dernière ne néglige rien, ayant recours à du compost fermier, de l’émulsion de truites (de la Ferme piscicole des Bobines) et des arrosages avec une solution liquide sucrée (au sirop d’érable).

Ce qui distingue notre concours, à Gentilly, c’est qu’il n’y a pas de prix en argent. Les gens font ça pour l’honneur. Ça reste très amical et il y a beaucoup d’entraide. Les gens partagent leurs trucs.

Laurie-Ève Beaulieu, membre du comité organisateur du Potirothon de Gentilly
Véronique Denis et sa sœur Mylène font partie des fidèles de la régate de citrouilles. Elles sont accompagnées des filles de Mylène, Émiliane et Lexie. Photo : Gracieuseté de Véronique Denis

Citrouilles à l’eau

Le Potirothon se termine d’ailleurs de façon originale avec la régate, cette traversée de la rivière Bécancour dans une citrouille géante.  

Lucie Roy aimerait bien y participer, mais, « à 78 ans, c’est un peu plus dur », admet-elle. Elle a néanmoins laissé sa citrouille lauréate à Gentilly, afin qu’elle soit utilisée par un des quelque 12 participants de la traversée.

L’activité, qui s’est déroulée le 5 octobre, a ses adeptes. Véronique Denis est la participante la plus assidue. Cette infirmière de 25 ans prend le départ chaque année depuis qu’elle a sept ans. Elle est même accompagnée depuis six ans par Mylène, l’une de ses sœurs, avec qui elle forme l’un des rares duos à prendre place dans une même citrouille.

« Chaque fois, on se demande pourquoi on le refait, lance Mme Denis en riant. Après 10 minutes à ramer, on est tannées. Mais on y retourne. C’est une tradition! »      

Nouveauté au Potirothon cette année : un concours a été lancé pour les tournesols géants. La première place a été accordée à Marc Jutras, qui a présenté une fleur (et sa tige) haute de… cinq mètres.

Le Potirothon se termine de façon originale avec la régate, cette traversée de la rivière Bécancour dans une citrouille géante. Photo : Andréane Tardif