Balado 4 octobre 2024

De bons fourrages, la clé du succès

Dans le cadre du balado Le son de La Terre, l’animateur Vincent Cauchy a rencontré le nouveau président du Conseil québécois des plantes fourragères, Vincent Audet, pour s’entretenir de l’importance des fourrages dans l’écosystème agricole québécois. Voici un extrait de cette rencontre.

Q  Avez-vous l’impression que, dans le domaine laitier autant que dans le bovin de boucherie, on saisit bien ­l’importance de l’argent qu’on peut aller chercher avec les plantes fourragères?

R  Je dirais qu’il y a vraiment de tout. Il y a des gens qui ont pleinement conscience de l’importance des plantes fourragères dans la régie du troupeau, mais il y en a d’autres que non. Ils ne vont pas s’intéresser à cet aspect-là de l’entreprise. Mais il y en a aujourd’hui qui travaillent avec leur rendement, qui analysent tout, qui se comparent entre eux pour aller chercher le plein potentiel de leurs prairies. Quand on compare des rendements, on peut régulièrement voir du simple au double, dans les mêmes régions. Ça montre que pour le même hectare, il y en a qui vont aller chercher plus de lait. Parce que oui, on cultive du foin, mais dans le fond, c’est pour le transformer en lait. Meilleur que le foin va être, moins on va avoir à acheter de concentré, moins on va devoir compenser une ration avec des intrants qui viennent de l’extérieur de la ferme. Si on est capable de cultiver un fourrage de qualité, en quantité importante, on peut faire notre production avec ça. Que ce soit du lait, des veaux, de la viande, un fourrage de qualité, ça veut dire une meilleure production, moins chère. On parle donc de coûts de production plus bas, une meilleure profitabilité, une meilleure santé du troupeau.

Q  Est-ce que vous avez des outils pour mesurer les rendements obtenus?

R  Nous développons présentement un projet, avec notre Pôle plantes fourragères Québec, pour ­calculer les rendements obtenus. On veut aider les producteurs à trouver de meilleures façons de mesurer leurs rendements pour mieux se comparer et ensuite, prendre les meilleures ­décisions pour la régie des champs au niveau de la fertilisation et de l’amélioration des sols. On veut ­vraiment ­trouver les points faibles. S’ils peuvent avoir de bonnes mesures, ils vont pouvoir prendre de ­meilleures ­décisions et être plus profitables.

Q  Dans un autre ordre d’idée, à quel point est-ce que le foin de commerce occupe ou devrait ­occuper une place importante dans la gestion des champs?

R  Si on a toujours un 20 % en prairies de trop parce qu’on sait qu’on veut le commercialiser, c’est parfois ce 20 % de trop qui va nous sauver une année de sécheresse ou une année où c’est difficile de faire de la qualité. La meilleure réserve de foin, c’est une prairie qui est là, déjà en production. Ça peut nous aider à passer des moments difficiles. Et quand on est en surplus, on peut le commercialiser. Une fois qu’on va avoir un environnement commercial où il y a toujours un certain volume de foin qui circule et qui est exporté, ça va devenir un peu comme le maïs. Quand on est en surplus, ça sort, quand il en manque, ça rentre. Et c’est une mécanique très rapide pour équilibrer le marché. Ça pourrait être un peu la même chose dans le foin. Même entre les régions du Québec, ce 20 % pourrait circuler d’une région à l’autre pour dépanner les producteurs qui en manquent. Bon, le chiffre de 20 % est un peu aléatoire, mais l’idée, c’est d’avoir toujours un petit surplus et d’être prêt à le mettre en marché quand les conditions vont s’y prêter. Je crois à un système comme ça, et il y a définitivement de la place pour aller l’écouler sur les marchés.

Pour écouter le balado complet : laterre.ca/balado.