SAINT-PAUL-D’ABBOTSFORD – Roland Lafont et Sylvie Ouimet ont trouvé la bonne recette pour faire croître les Vergers St-Paul, l’entreprise de production et d’emballage automatisé de pommes qu’ils ont fondée. Elle repose sur trois ingrédients : un solide sens de l’entrepreneuriat, un amour sans borne pour les pommes du Québec et un « brin de folie ».

Un « brin de folie » a incité Roland Lafont à se lancer dans la culture des pommes à la fin des années 1980. Technicien en génie civil, il travaillait à cette époque comme fonctionnaire au ministère de l’Environnement. 

C’est par l’entremise de son père, propriétaire de la terre en Montérégie où se trouvent aujourd’hui les Vergers St-Paul, que le producteur a fait ses armes en pomiculture. Il a rasé le vieux verger qui s’y trouvait pour repartir à neuf. « Ça m’a plu, lance-t-il. Les pommes, c’est une belle production. C’est magnifique, en fait. » 

En fait, ç’a été le début de l’histoire d’amour de Sylvie Ouimet et Roland Lafont avec ce fruit rouge et sucré. Les qualités entrepreneuriales de ce couple de Montréal lui ont permis, à force de travail et de risques calculés, de devenir un joueur important dans la production et l’emballage de pommes au Québec.   

Les Vergers St-Paul produisent actuellement des pommes sur une superficie de 45 hectares dans ses vergers de Saint-Paul-d’Abbotsford et de Rougemont. Mais l’entreprise emballe et commercialise, grâce aux ententes conclues avec d’autres pomiculteurs, la production de quelque 165 hectares. Ses partenariats avec les supermarchés IGA et Metro ­permettent à la famille Lafont de chanter la pomme aux consommateurs des quatre coins du Québec. 

La relève de l’entreprise est par ailleurs assurée. Les deux enfants du couple d’entrepreneurs y sont actifs. Isabelle Lafont s’est jointe à ses parents après avoir fait un détour par le domaine du droit. Son frère Robert n’a pour sa part jamais dévié de sa trajectoire et s’est rapidement investi au sein de l’entreprise familiale. 

Que ce soit pour la production, le développement commercial, l’administration ou les ressources humaines, les forces de chacun des membres du quatuor sont mises à profit. 

Objectif : qualité

Pour optimiser la qualité des pommes offertes, les Lafont ont investi de façon régulière dans leurs équipements au fil du temps. Ils affirment avoir été les premiers à s’équiper, en 2011, d’une précalibreuse de pommes. À cela se sont entre autres ajoutés des frigos d’expédition et un complexe d’entreposage à atmosphère contrôlée. Les phases d’agrandissement se sont ainsi succédé. 

Réparties sur environ 65 000 pieds carrés, les installations des Vergers St-Paul, où s’activent une quarantaine de travailleurs étrangers temporaires, permettent actuellement d’emballer l’équivalent de trois camions semi-remorques par jour. 

« On ne veut pas être le plus gros, mais on veut bien faire les choses », affirme Robert Lafont, qui veille au transport des pommes des différents producteurs afin de les entreposer pour ensuite les emballer et les mettre en marché. 

« L’entreposage à atmosphère contrôlée permet d’assurer la fraîcheur des pommes à l’année sur les tablettes des épiceries », ajoute son père.

À ses yeux, les pommes du Québec n’ont d’ailleurs rien à envier à celles qui proviennent des États-Unis ou de la Chine. Il fait d’ailleurs valoir qu’avec les fruits de la Belle Province, « on évite l’équivalent de 5 000 km d’émissions de gaz à effet de serre ».

Roland Lafont souligne que les changements climatiques ont changé la donne en pomiculture.

Les Vergers St-Paul ont suivi la vague et misent sur ces variétés, sans toutefois délaisser les pommes Empire, Spartan et autres, pour inviter le plus de gens possible à croquer dans ce fruit qui n’a rien de défendu.  

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