FRANQUELIN – Connu pour ses délicieuses tartes aux fruits, son pain à l’ancienne et ses pâtés au poisson, Richard Bélanger, un boulanger de Franquelin, sur la Côte-Nord, n’a pas peur de pousser ses idées jusqu’au bout.

En 2016, quand est venu le temps de prévoir son projet de préretraite, ce cuisinier de chantiers et de tavernes de la métropole a jeté son dévolu sur une petite bâtisse nord-côtière à vendre depuis longtemps. « Quand j’ai vu cette bâtisse au bord de la route, je me suis dit : « C’est là que je vais faire ça. Je vais partir une boulangerie » », raconte-t-il.

Cuisinier, boucher et boulanger de formation, Richard Bélanger a plus d’une corde à son arc. Il a d’abord investi dans la construction d’un four à pain au bois extérieur. « Les gens me regardaient comme un étranger. Ils me disaient : « Ça ne marchera pas, ton projet. Il n’y a pas assez de monde à Franquelin. » Au début, je n’avais pas d’employé. Je mettais les produits sur le comptoir et je disais : « Servez-vous et donnez-moi ce que vous voulez » », se souvient-il.

Ses pains à l’ancienne, ses brioches, ses tartes au sucre et aux fruits, ses pâtés au saumon et ses autres délices ont rapidement conquis la population.

Respectant le patrimoine culinaire de la région, les recettes traditionnelles de la Boulangerie d’Antan mettent en valeur des ingrédients comme les bleuets, les canneberges, les agrumes et les dattes.

Le mot s’est passé et une clientèle fidèle s’est établie, bien au-delà du village. Les voyageurs qui empruntent la route 138 s’arrêtent en passant.

Durant près de deux ans, le dépanneur du village est resté fermé, le temps qu’il soit racheté. La boulangerie est alors devenue le seul endroit où l’on pouvait se procurer à manger à 35 km à la ronde. « Tu as fait revivre le village », lui disent les gens encore aujourd’hui.

L’argent que les clients déposent dans le pot qui trône sur le comptoir, Richard Bélanger compte le remettre à la communauté. « Je vais doubler la mise. Mon projet, avec cet argent, c’est de fleurir le village », dit-il. Son rêve est de voir des centaines de rosiers sauvages orner le sentier qui mène à la croix, tout en haut de la montagne, un endroit où l’on découvre une vue majestueuse sur le village et la mer.