Main-d'oeuvre 27 septembre 2024

Des formations pour les travailleurs étrangers en production laitière

Chaque jour, Omar Sandoval sillonne les routes du Québec pour offrir, directement à la ferme, des formations techniques destinées aux travailleurs étrangers en production laitière. 

« La demande de travailleurs dans le secteur laitier a explosé ces dernières années, et ça continue », fait remarquer l’agronome à l’origine du programme Formation pour l’intégration et l’accompagnement des travailleurs étrangers (FIATÉ) de Lactanet, créé en 2018. « Au début, on offrait seulement le service en Montérégie, dans Lanaudière et dans les Laurentides. Maintenant, on couvre toute la province. C’est très demandé du côté des producteurs. » 

Alors qu’il faisait des contrôles laitiers, au tournant de 2018, M. Sandoval a constaté un besoin flagrant de perfectionnement technique et d’intégration adaptés à la réalité de cette main-d’œuvre. Dans ses formations, il enseigne aux travailleurs, par exemple, les meilleures techniques pour manipuler et déplacer les animaux, de même qu’une bonne routine de traite. Il les aiguille aussi sur tous les détails dont ils doivent tenir compte pour ­assurer la qualité du lait. 

En Amérique latine, ça n’existe pas vraiment, les normes de qualité du lait. Si on veut que ­l’employé s’engage à bien faire la tâche, on doit lui expliquer le pourquoi des choses. Pourquoi c’est si important ici de faire attention aux détails durant la traite.

Omar Sandoval

D’origine colombienne, il connaît bien la culture des travailleurs étrangers et est à même de les former dans leur langue. 

« J’habite au Québec depuis 17 ans, donc j’ai aussi une certaine connaissance de la culture d’ici, fait-il valoir. Ça me permet vraiment de favoriser les échanges entre les deux parties. De producteur à travailleur et de travailleur à producteur. » 

L’agronome estime d’ailleurs essentiel d’intégrer un volet culturel à ses formations. « C’est toujours le problème de la langue et de la communication que je vois, précise-t-il. Parfois, le travailleur est gêné d’exprimer ce qu’il veut parce qu’il croit que son patron sera fâché s’il lui demande quelque chose. Demander des choses, c’est mal vu en Amérique latine, mais pas ici. Ça fait partie des choses que je leur explique. »