À coeur ouvert 27 septembre 2024

S’adapter, toujours s’adapter!

Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler d’une aptitude souvent mise à contribution dans nos vies : la capacité d’adaptation (ou adaptabilité). Elle se définit sommairement comme une ­ouverture aux changements, une souplesse ou une flexibilité dans nos réactions à l’intérieur des différents contextes dans lesquels nous vivons.

Je ne vous le cacherai pas, ce n’est pas toujours facile à appliquer au quotidien. En effet, chaque personne réagit différemment aux changements, qu’ils soient positifs ou négatifs, prévus ou imprévus. Cela varie en fonction de plusieurs ­facteurs, comme la personnalité, l’éducation, l’état de santé mentale, le milieu dans lequel nous évoluons, la présence ou non de soutien social, etc. Il est aussi important de savoir que nous avons tous un seuil de tolérance aux changements qui nous est propre.

Dans la conjoncture actuelle, plusieurs domaines connaissent de grandes transformations et, comme vous le savez, l’agriculture ne fait pas exception. On n’a qu’à penser aux changements climatiques, qui nécessitent que vous, producteurs et productrices, adaptiez vos cultures et vos méthodes de travail. Également, que faites-vous pour pallier la pénurie de main-d’œuvre? Vous vous adaptez! Que faites-vous devant la hausse du coût des intrants et des taux d’intérêt? Vous vous adaptez! Que faites-vous quand on vous demande de remplir un ­nouveau formulaire pour avoir accès à des programmes et à des services? Vous êtes peut-être mécontents, mais vous vous adaptez! Je le dis souvent et je le réitère : le métier d’agriculteur en est un d’adaptation et d’innovation.

Une fois que cela est dit, j’aimerais que vous reteniez qu’il est normal de ressentir une certaine fatigue, voire de la frustration lorsqu’on est constamment en train de mobiliser des ressources internes et externes (de l’énergie, du temps, de l’argent, etc.) pour s’adapter et modifier nos façons de penser et de faire. Également, tout processus d’adaptation ne nécessite pas le même temps. En effet, il y a des changements auxquels on s’adapte plus rapidement que d’autres, alors il n’est pas nécessaire de se mettre la pression à ce sujet. 

N’oublions pas que notre corps analyse constamment les informations qu’il reçoit, que l’être humain passe sa vie à s’adapter, et ce, depuis plusieurs milliers d’années. J’aime comparer notre capacité d’adaptation à une chaudière. Lorsque nous ne faisons face à aucun changement majeur, que notre sentiment de contrôle est élevé, la chaudière est vide. Toutefois, chaque changement et chaque transformation dans notre environnement viennent s’y ajouter, en s’additionnant les uns aux autres. Dans un monde idéal, il y aurait toujours de l’espace libre dans notre chaudière, afin que nous soyons capables de nous adapter au prochain changement qui se présentera.

Lorsque la chaudière est pleine et qu’elle déborde, il y a de fortes probabilités que notre fonctionnement soit perturbé de différentes façons (stress, anxiété, troubles de sommeil ou d’appétit, irritabilité, etc.). 

Heureusement, il y a des astuces pour éviter d’arriver au trop-plein. Dans le but de tendre vers l’équilibre, on doit trouver des moments où notre capacité d’adaptation n’est pas (ou peu) sollicitée. Dans un deuxième temps, je vous recommande de faire preuve de bienveillance envers vous-même et de reconnaître que c’est exigeant de vous adapter et qu’il est normal de trouver cela difficile par moments. En terminant, pour nous permettre d’avoir les ressources nécessaires pour gérer le prochain changement qui se présentera, il est important de trouver comment prendre soin de soi, d’identifier les activités qui nous procurent un état d’apaisement ou qui rechargent nos batteries. Discutez-en avec votre travailleuse de rang, elle se fera un plaisir de vous accompagner dans la recherche de moyens concrets et accessibles pour vous permettre de vous sentir bien et ainsi être plus disposé à vous adapter.  


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Si vous avez des idées suicidaires ou si vous êtes inquiet pour un de vos proches, contactez le 1 866 APPELLE (1 866 277-3553). Un intervenant en prévention du suicide est disponible pour vous 24 heures sur 24, sept jours sur sept.

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