Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
La nouvelle définition du vin de glace proposée par Ottawa continue de provoquer des débats passionnés et tous les vignerons ne sont pas du même avis sur la question.
L’ancien ministre libéral Alfonso Gagliano a critiqué publiquement la définition du vin de glace mise de l’avant par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). M. Gagliano, qui possède un vignoble à Dunham, estime que c’est la qualité du vin de glace québécois qui lui attire des pressions. Il demande aux ministres et députés du Québec de défendre la spécificité du vin de glace d’ici. Le Parti québécois a d’ailleurs dénoncé cette « douche glaciale » en provenance d’Ottawa. Selon La Presse, une délégation du Québec a d’ailleurs tenté de convaincre l’ACIA de changer sa proposition lors d’une rencontre tenue le 25 janvier.
Des vignerons inquiets
Les Vignerons indépendants du Québec (VIQ), une association qui regroupe des vignerons de plus petite taille que ceux de l’Association des vignerons du Québec, apportent un autre son de cloche. La présidente Charlotte Reason, qui se prononce en son nom personnel et ne produit pas de vin de glace, estime avoir« peine à croire les arguments » de l’AVQ puisque certains cépages n’ont pas besoin de buttage et que les changements climatiques réduisent la couche de neige dans l’ouest de la province.
Un des membres des VIQ, John Antony du vignoble de la chapelle Saint-Agnès, affirme d’ailleurs qu’il est tout à fait possible de produire du vin de glace avec du raisin « gelé sur pied », comme cela se fait en Autriche ou en Allemagne. L’Accord entre la Communauté européenne et le Canada relatif au commerce des vins et des boissons prévoit d’ailleurs une définition du « vin de glace » comme étant fabriqué uniquement avec « du raisin gelé sur pied ».
Selon M. Antony, le fait de laisser les grappes sur la vigne permet une meilleure aération et le froid agit ainsi plus rapidement sur le raisin. Il est alors possible de récolter plus tôt en décembre et d’ainsi limiter les pertes. M. Antony estime par ailleurs qu’il est possible de protéger les vignes sans buttage, en utilisant plutôt un géotextile. Malgré tout, il admet que des raisins tombent par terre lorsqu’on travaille sans filet.
La Terre avait par ailleurs obtenu l’assurance de l’ACIA, par la voix du responsable de programme Jamie McLauglin, qu’un comité serait créé pour rediscuter de la définition du vin de glace et que le Québec en ferait partie. Il n’en demeure pas moins que l’ACIA tient à ce que le Canada puisse ratifier, d’ici la fin de 2012, un accord avec les huit pays du World Wine Trade Group (WWTG) sur une définition commune du vin de glace. Or, le WWTG utilise les termes de « raisins naturellement gelés sur la vigne ».
Même si l’Europe, le Canada et les États-Unis sont les trois plus grands producteurs de vin de glace au monde, certains producteurs chinois tentent de se glisser frauduleusement dans le marché depuis des années.