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Le longicorne brun de l’épinette a été détecté pour la première fois au Québec à la mi-juillet. Le ravageur exotique a été observé en Beauce, dans les municipalités de Saint-Honoré-de-Shenley et de Saint-Martin. L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) a fait parvenir des avis d’interdiction de déplacement de bois aux propriétaires d’une soixantaine de lots de la MRC de Beauce-Sartigan, dont une quizaine de producteurs forestiers. Il n’y a toutefois pas lieu de s’inquiéter pour l’instant, mentionne un spécialiste de l’ACIA, Pierre-Marc Deschênes, qui est responsable des opérations pour la section foresterie au Québec.
L’ACIA a terminé l’enquête de piégeage dans la région, mais se donne jusqu’au printemps prochain pour marcher les populations d’épinettes et identifier, s’il y a lieu, les foyers d’infestation principaux.
L’ACIA estime qu’il est possible de diminuer, voire d’éradiquer le ravageur sans, pour l’instant, envisager de coupe d’arbres systématique.
Introduit par l’activité humaine
Bien que le ravageur soit présent en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick depuis de nombreuses années, il est difficile d’identifier sa porte d’entrée au Québec. « On sait que l’insecte ne va pas se déplacer sur de longues distances par lui-même, donc on présume que c’est l’activité humaine, principalement, qui est un vecteur, mentionne Pierre-Marc Deschênes. Ça peut être dû au déplacement de bois de chauffage, au transport commercial de billes, au tourisme (camping), etc. »
L’insecte affectera des arbres stressés, mais également des arbres matures, en creusant des trous sous l’écorce qui causeront potentiellement de la mortalité. « L’adulte va pondre sur l’écorce. Ensuite, il y a une larve qui va se développer, qui va manger les tissus vasculaires en dessous de l’écorce, et donc qui va se développer dans l’arbre. Puis, pendant l’hiver, il passe en dormance et il va émerger l’année d’après », explique le spécialiste.
Si l’épandage de pesticides pour tuer le ravageur adulte n’est pas une méthode efficace, l’abattage d’arbres infestés a toutefois fait ses preuves au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse. Le directeur des services forestiers de l’Association des propriétaires de boisés de la Beauce, Jérôme Lapointe, mentionne qu’aucun ravageur n’a été détecté en dehors de la zone identifiée par l’ACIA.
« Il ne faut pas que les propriétaires ailleurs des zones concernées se sentent alarmés par rapport à ça, parce que justement, ce qu’on ne veut pas, c’est que ça déclenche de la récolte inutile ou prématurée », dit-il.
Reprise des activités forestières
Depuis la mi-juillet, les propriétaires forestiers frappés d’un avis ne pouvaient plus commercialiser le bois des lots infestés. Toutefois, puisque le risque de propagation du ravageur devient faible entre la mi-septembre et la fin avril, ils peuvent désormais, avec l’autorisation de l’ACIA, reprendre leurs activités de coupe pour la transformation. Il faudra toutefois que l’usine – située dans la région infestée – ait mis sur pied un programme d’atténuation des risques pour les spécimens restés dans les troncs coupés.
L’ACIA poursuivra le piégeage du ravageur dans les prochaines années. « Si on passe cinq ans sans détection, on va considérer que l’insecte n’est plus établi, donc éradiqué », indique M. Deschênes.