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Les développeurs de la pomme québécoise Orléans bûchent sur leur stratégie commerciale depuis 2018, en collaboration avec un emballeur, pour que leur produit réussisse une percée dans les supermarchés, d’ici un an ou deux.
« Ce qu’on travaille à faire, ces dernières années, c’est monter une masse critique, créer assez de volume de fruits pour être capables d’offrir de quoi d’intéressant aux chaînes en termes de quantité, et non pas juste un amuse-gueule », raconte d’entrée de jeu Jonathan Rodrigue, directeur général de la Maison de la pomme, une importante entreprise de production et d’emballage de pommes de Frelighsburg, en Estrie.
Cette dernière aura le droit exclusif d’emballer et de commercialiser à grande échelle la pomme Orléans développée par Les Vergers Turcotte, à l’île d’Orléans, et le généticien Serge Mantha. Car pour avoir une force de frappe dans les grandes chaînes, tous les partenaires participant au projet sont d’avis qu’il faut du volume, d’une part, mais aussi un produit uniforme dont la mise en marché sera centralisée.
« En envoyant toutes les pommes à un seul emballeur, ça va permettre une mise en marché plus rapide et efficace dans les chaînes alimentaires. Les quantités ne seront pas diluées. On va offrir un produit uniforme », croit François Turcotte, copropriétaire des Vergers Turcotte.
Des consignes strictes aux vergers
Les vergers qui souhaitent produire la pomme Orléans pour la vente en supermarché, par ailleurs, doivent répondre à un cadre réglementaire strict, afin d’assurer l’uniformité et la qualité du produit livré. Ils ont, par exemple, l’obligation de planter plus de 50 arbres par année de cette variété. S’ils en plantent en plus petite quantité, ils ne peuvent la vendre qu’à la ferme ou dans les marchés.
« On a un bon produit. On voulait une démarche commune pour garder cette qualité-là », d’ajouter François Turcotte, qui croit beaucoup au potentiel de son produit – issu d’un croisement entre la Honeycrisp et l’Empire – dont il travaille au développement depuis le début des années 2000.
« Il faut se rappeler qu’on a commencé avec un pépin. C’est tellement long à développer. C’est long aussi avoir du volume, parce qu’une fois planté, un arbre met quatre ans avant de faire des pommes », indique celui qui estime qu’environ 15 000 arbres de variété Orléans sont en production ou sur le point de l’être aujourd’hui dans différents vergers du Québec.
La plantation s’est accélérée dans la dernière année et de plus en plus de vergers en commandent en bonne quantité, dit-il, mais il manque encore de fruits avant de pouvoir lancer le produit en épicerie. Les efforts se poursuivent pour y parvenir dans un horizon de deux ans.
Faire de la Rosinette un événement
Après avoir fait son apparition dans les supermarchés, il y a quelques années, une autre pomme québécoise, la Rosinette, devrait être plus visible sur les étals et dans les circulaires, dès cet automne, selon l’hybrideur Roland Joannin, qui a créé la variété avec le collectif La Pomme de demain. La variété, toutefois, ne sera vendue en épicerie que durant quelques semaines, en octobre.
« Ce sera toujours une pomme niche. Ce ne sera jamais une pomme qu’on commercialisera à longueur d’année. Ce qu’on aimerait, c’est créer un événement avec la Rosinette dans les supermarchés. Chaque année, on la sortirait pendant deux-trois semaines, à une période donnée, et elle serait mise de l’avant dans les circulaires pour que les gens se disent que c’est le temps d’en acheter », ajoute-t-il, en précisant que cette stratégie commerciale sera testée dès cet automne.