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Une nouvelle technologie qui utilise l’intelligence artificielle pour faire le sexage par les plumes des poussins a récemment été implantée au Couvoir Ramsay, à Saint-Félix-de-Valois, dans Lanaudière, spécialisé dans la production de poussins pour les élevages de poulet à griller. L’automatisation de cette tâche a permis à l’entreprise, propriété de la multinationale Trouw Nutrition, de doubler sa rapidité d’exécution.
« Il y a trois mois, on avait encore 16 personnes assises devant un carrousel pour faire le sexage de poussins. Ça impliquait de prendre chaque oiseau un à un, ouvrir l’aile pour observer la longueur de deux rangées de plumes qui permettent de déterminer le sexe », détaille Jimi Godin, responsable de l’amélioration continue et de l’excellence opérationnelle pour les opérations volaille chez Trouw Nutrition au Québec. Le nouvel équipement, acquis du fabricant américain Targan, leur a permis de passer d’un traitement d’environ 15 000 à 20 000 oiseaux à l’heure avec la méthode manuelle, à 40 000 oiseaux à l’heure. « On a facilement doublé notre rapidité, spécifie M. Godin. Mais une partie intéressante du système, c’est qu’on ne touche plus aux oiseaux : c’est beaucoup mieux pour le bien-être animal, car c’est moins invasif. C’est l’une des raisons pour laquelle on est allés vers ça. »
Les oiseaux sont en effet déposés sur un convoyeur qui les transporte jusqu’à de petites glissoires. Pendant la glisse, ils soulèvent instinctivement leurs ailes, et c’est à cet instant que le système prend une photo, qui est ensuite analysée par l’intelligence artificielle pour le sexage. Les données sont également colligées en temps réel sur le nombre de poulets triés du côté mâle et femelle, notamment.
Une efficacité de 98 %
L’efficacité de cette méthode de sexage atteint 98 %, qui est le standard cible des Couvoiriers du Québec, rapporte M. Godin. Ce dernier spécifie que cet objectif restait difficile à atteindre de manière constante avec la méthode manuelle en raison du grand roulement du personnel pour cette tâche.
Dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre, ce nouveau système est donc d’un grand renfort, puisque les employés ont pu être affectés à d’autres tâches, souligne-t-il.
Une livraison plus rapide à la ferme
Cela profite également aux éleveurs qui font affaire avec le couvoir, puisque la rapidité de sexage de poussins permet une livraison plus rapide à la ferme.
« Le sexage manuel était vraiment le goulot de notre processus, car c’est cette tâche qui prolongeait nos journées de production. Ces oiseaux-là, qui ont éclos vers 5 h du matin, finissaient d’être sexés à la fin de l’après-midi, et pouvaient arriver chez les clients vers 20-21 h le soir. Là, les derniers poussins sont sexés en avant-midi, et les camions peuvent être remplis et partir en début d’après-midi pour la livraison. Pour le propriétaire de ferme avicole, ça a du sens, car plus vite ton oiseau va manger, mieux sera le rapport de gain », souligne M. Godin.
Sans révéler le coût du système, le Couvoir Ramsay estime que ses nombreux avantages, notamment ceux reliés aux gains en productivité et en qualité d’oiseaux, permettront un retour rapide sur l’investissement. Notons d’ailleurs que Trouw Nutrition possède cinq sites de production avicole dans le secteur de Saint-Félix-de-Valois.
Le Couvoir Ramsay serait pour l’instant le premier au Québec à utiliser ce genre de technologie, indique M. Godin.
Pourquoi le sexage dans l’industrie du poulet à griller?
Dans la production de poulet à griller, tant les poussins mâles que femelles sont élevés. Le sexage reste néanmoins nécessaire pour répondre aux besoins des transformateurs, notamment pour des questions d’uniformité, spécifie Jimi Godin, responsable de l’amélioration continue et de l’excellence opérationnelle pour les opérations volaille chez Trouw Nutrition au Québec. « Certaines rôtisseries, par exemple, veulent seulement des coqs. De même, pour la découpe automatisée dans les abattoirs, c’est plus efficace d’abattre en même temps des oiseaux mâles, puis les oiseaux femelles, car ça demande une certaine adaptation de l’équipement selon le poids et la morphologie, ou encore pour les temps de cuisson », spécifie-t-il.
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