Les perturbations naturelles, de plus en plus fréquentes, peuvent parfois compliquer la vie des déneigeurs. Les écarts de température extrêmes, les précipitations soudaines et les épisodes de verglas et de vents violents font partie de leur quotidien. Prévoir la saison à venir est devenu un véritable défi, qui implique aussi pour eux d’innover et d’adapter leurs pratiques. L’UtiliTerre s’est intéressé à ces acteurs qui, malgré les incertitudes croissantes, choisissent de persévérer.

Jean-Roch Cardinal, propriétaire des Entreprises Jeroca à Saint-Jérôme, en est un exemple frappant. À la tête de son entreprise depuis 16 ans, M. Cardinal est spécialisé dans le déneigement des secteurs résidentiel et commercial.

Outre le déneigement, Jeroca se diversifie avec des activités estivales comme le balayage des rues et la livraison d’eau par camion-citerne. 

Travailler autrement

M. Cardinal a observé certains changements dans la manière d’exercer son métier, provoqués par le réchauffement climatique. « L’an dernier, le sol n’a pratiquement pas gelé de l’hiver, ce qui a endommagé le gazon à certains endroits et les cours en gravier lors du passage des équipements », souligne-t-il. L’absence de gel a compliqué la tâche des déneigeurs, les forçant à modifier leurs méthodes de travail pour limiter les dégâts. « Nous avons dû ralentir nos opérations sur des surfaces en gravier, ce qui a allongé le temps nécessaire pour déneiger une cour », ajoute M. Cardinal. 

« Il y avait également un risque de déplacer le gravier en bout de stationnement ou d’endommager le gazon », explique-t-il. Afin de limiter ces risques, son équipe ajuste en permanence ses méthodes de travail, démontrant ainsi qu’il est possible d’allier efficacité et préservation des surfaces.

À Alma, Guillaume Larouche, de Déneigement Sergémarc, semble moins affecté par ces aléas climatiques. « Les hivers varient d’une saison à l’autre, mais je ne vois pas vraiment l’impact des changements climatiques sur notre travail », dit-il. Peut-être en raison de la relative stabilité des hivers au Lac-Saint-Jean, les effets des variations climatiques sont moins prononcés. « Ce n’est pas un facteur déterminant pour notre entreprise », affirme M. Larouche. 

Cette différence de perspective montre que, dans le même secteur d’activité, l’impact des changements climatiques peut varier considérablement en fonction de la région. Là où certains voient de nouvelles contraintes, d’autres continuent de travailler comme à l’accoutumée. 

Pour les déneigeurs comme M. Cardinal, s’adapter aux nouvelles réalités climatiques fait partie du métier. « Il faut s’organiser, trouver des trucs et ajuster nos pratiques », conclut-il. Ces ajustements permettent de répondre aux nouvelles exigences imposées par la nature, tout en continuant à fournir un service essentiel aux communautés locales.