L’industrie canadienne du canola pourrait subir un impact d’un milliard de dollars à la suite de mesures commerciales chinoises, selon un nouveau rapport d’une agence internationale de notation de crédit.

Le rapport de Morningstar DBRS estime les pertes que le Canada pourrait subir si le projet récemment annoncé par la Chine de lancer une enquête antidumping sur les importations de graines de canola en provenance du Canada aboutissait à ce que Pékin impose des droits de douane sur la récolte.

« Bien qu’il n’y ait aucune certitude sur le moment [ou même si] la Chine imposera des droits de douane, sur leur importance et sur leur durée de vie, les droits de douane pourraient avoir un impact significatif », indique le rapport, avertissant que les flux commerciaux mondiaux de canola et les entreprises canadiennes de manutention des céréales pourraient être touchés.

La Chine a toujours été le premier acheteur en importance de graines de canola canadiennes et devrait acheter environ 70 % des expéditions de canola du Canada cette année, selon Statistique Canada.

La décision de cibler le canola est intervenue quelques jours après que le Canada a annoncé son plan visant à imposer des droits de douane sur les véhicules électriques, l’acier et l’aluminium fabriqués en Chine.

Dans son rapport, Morningstar DBRS a averti que l’impact économique pourrait être similaire à celui de la dernière fois où la Chine a pris une mesure commerciale liée au canola contre le Canada. À l’époque, la Chine avait bloqué les expéditions de graines de canola de deux grandes entreprises canadiennes. 

L’industrie avait évalué le coût de cette action pour le secteur canadien du canola quelque part entre 1,5 et 2,4 milliards $ de 2019 à 2020. 

« Une autre mesure commerciale punitive pourrait s’avérer tout aussi coûteuse pour le Canada », indique le rapport de Morningstar. 

Mais l’agence de notation a déclaré qu’elle pensait que l’industrie canadienne du transport de céréales était mieux placée pour faire face à une éventuelle action commerciale qu’elle ne l’était en 2019, car sa clientèle est plus diversifiée. 

Le Canada a également augmenté sa capacité nationale de transformation du canola depuis lors, note le rapport. 

En ce qui concerne l’enquête actuelle de la Chine sur les graines de canola canadiennes, un large éventail de résultats est possible, a affirmé Morningstar. 

Il pourrait n’y avoir aucun tarif du tout, ou la Chine pourrait imposer des tarifs extrêmement élevés qui arrêteraient effectivement le commerce du canola entre le Canada et la Chine pour une durée indéterminée.