De l'école à la terre 3 septembre 2024

La Ferme-école Lapokita passe aux drones

Pour une première fois à la Ferme-école Lapokita, située sur le campus de La Pocatière de l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec, nous avons effectué le semis de culture de couverture par drone. Le tout s’est déroulé le 12 août dernier lors d’une démonstration coordonnée avec le fournisseur, la coopérative Avantis et son sous-traitant forfaitaire XLkeys. Ce sont plusieurs kilos de semences de radis et de moutarde, comme cultures de couvertures automnales, qui ont été épandus sur plusieurs hectares encore en culture de blé et de soya. 

De l’avant-garde dans le secteur agricole

La Ferme-école Lapokita permet l’apprentissage en production laitière, bovine et avicole ainsi qu’en production végétale avec près de 350 hectares de terres en culture conventionnelle et biologique. Elle propose également des pratiques culturales innovantes et met de l’avant de nouvelles façons de faire dans le secteur agricole. 

Comme l’agriculture devient de plus en plus connectée, il allait de soi que nous devions nous pencher sur la nouvelle technologie pour mieux comprendre comment des appareils comme le drone pouvaient optimiser les processus et améliorer nos techniques de conservation des sols. Or, ces outils sont très dispendieux et les façons de faire peuvent encore être peaufinées. C’est pourquoi nous nous sommes associés avec un fournisseur afin de mieux en comprendre les avantages, mais aussi les inconvénients. L’utilisation se veut avant tout académique et formatrice. C’est pourquoi une première séance a eu lieu cet été pour qu’au moment où les classes débuteront, cet automne, nous serons capables de répondre aux questions des jeunes étudiants et d’observer des résultats concrets.

Aussi, du radis et de la moutarde ont été semés par drone dans le champ de blé de printemps. Il s’agit d’une pratique qui en est à ses premières démonstrations dans la région pour ce genre d’agriculture de précision. En effet, grâce à cet outil, on peut devancer les semis avant la récolte et profiter d’une période de croissance allongée pour la culture de couverture favorisant ainsi le développement de biomasse foliaire, mais aussi racinaire. Comme cette méthode ne tasse pas le sol, on peut accéder aux champs, peu importe la météo, pourvu qu’il n’y ait pas trop de vent.

Grâce au drone, on peut aussi semer deux ou trois semaines plus tôt qu’avec les implantations à l’aide d’un tracteur. Nous observerons également une durée de croissance plus longue. 

Connu pour l’épandage de pesticides, de fongicides ou de fertilisants, ou encore pour prendre une image aérienne, le semis par drone n’est pas une pratique commune, mais s’installe de plus en plus à la grandeur de la province. C’est une façon de plus de mieux utiliser le sol et de viser à une agriculture régénératrice tout en gardant l’intérêt des jeunes pour une approche avant-gardiste.  


Institut de technologie agroalimentaire du Québec