À coeur ouvert 3 septembre 2024

La résilience : la capacité à naviguer dans les torrents de la vie

Début septembre 2024 : pour plusieurs d’entre vous, c’est actuellement le temps de faire la seconde coupe de foin, si ce n’est pas déjà fait! On sait bien que la saison estivale, soumise aux caprices de dame Nature, apporte son lot de stress et d’imprévus qui peuvent provoquer de l’inquiétude parmi vous, producteurs et productrices. Heureusement, les entrepreneurs agricoles font preuve d’une belle et grande résilience face aux aléas de leur quotidien. 

Vous avez probablement déjà vu la photo de la fleur qui pousse au milieu de l’asphalte, ou bien de l’arbre qui a réussi à s’enraciner et à se développer sur la paroi d’un ravin. C’est aussi ça, la résilience : la capacité de rebondir, de se relever et de grandir après un dur coup. Une personne résiliente apprend et se construit malgré et avec ses difficultés. Elle développe des compétences adaptatives susceptibles d’être utiles par la suite pour faire face à diverses difficultés de la vie.

Je trouve qu’il est assez impressionnant de voir que la nature, tout comme la précieuse communauté agricole, est capable de grandir et de s’épanouir dans des conditions pas toujours évidentes, voire même improbables.

Je dois dire que j’admire énormément cette résilience dans notre monde agricole. La persévérance, la polyvalence, le courage, la ténacité, l’optimisme et j’en passe, ce sont toutes des qualités qui animent le corps, la tête et le cœur des agriculteurs et agricultrices. Je sais bien que cette résilience a un coût humain et, évidemment, qu’il est indispensable de prendre soin de soi le plus souvent possible pour continuer à aimer l’agriculture et y trouver un sens pour sa carrière. 

Les études démontrent qu’outre les caractéristiques individuelles, l’environnement d’une personne joue également un rôle dans le développement ou l’amélioration de sa résilience, ou de sa capacité à faire face à l’adversité. Tout le monde, du proche parent au membre de la communauté, en passant par le professionnel, peut soutenir une personne qui traverse une période difficile pour lui permettre de reprendre avec confiance le cours de sa vie.

Néanmoins, la résilience est en partie nourrie et développée par la perception que l’on entretient face aux situations qui nous arrivent. Bien sûr, nous ne contrôlons pas les revers de la vie et les épreuves insoupçonnées qui se dressent sur notre parcours, mais nous avons cependant le pouvoir de choisir comment nous y réagissons, ainsi que les actions que nous prendrons pour leur faire face. Le simple fait de travailler à modifier nos perceptions négatives pour essayer de les améliorer en quelque chose de plus constructif et positif peut considérablement diminuer le malaise ou la détresse vécue. Les émotions plus difficiles sont tout à fait normales et font partie de l’expérience humaine, alors il ne sert à rien de les combattre ou de tenter de les fuir. Il est plus bénéfique pour sa santé mentale de se donner le droit de les vivre, d’accepter le fait qu’elles sont temporaires et de se demander ce qu’on peut apprendre de cette mauvaise passe. 

Enfin, je conclus cette chronique sur une petite histoire inspirante qui porte à réfléchir. Un jour, un grand-père autochtone raconte à son petit-fils : « À l’intérieur de nous, il y a deux loups. L’un des loups représente l’esprit négatif; c’est la haine, la peur, la colère, l’envie. L’autre loup est l’esprit positif; il représente la gentillesse, la gratitude, la patience, la tolérance. » Le petit-fils demande à son grand-père : « Si les loups se battent entre eux, lequel des deux gagne? » Le grand-père répond : « Celui que tu auras nourri. »  


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Si vous avez des idées suicidaires ou si vous êtes inquiet pour un de vos proches, contactez le 1 866 APPELLE (1 866 277-3553). Un intervenant en prévention du suicide est disponible pour vous 24 heures sur 24, sept jours sur sept.

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