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Dans le secteur d’Ange-Gardien, en Montérégie, un site d’élevage porcin de cinq bâtiments a été transformé en îlots fleuris, au grand bonheur des employés, des gestionnaires de l’entreprise et même des cochons, qui pourront en profiter indirectement dans quelques années, quand les conifères et arbustes grandiront pour apporter un peu de fraîcheur dans les bâtiments.
La Ferme du Grenier Gardangeois, spécialisée dans les productions porcine, avicole et de grandes cultures, a d’abord aménagé deux bandes riveraines pour favoriser la biodiversité. Une troisième devrait s’ajouter cette année et le couple formé par Stéphanie Taylor et Christian Grenier projette d’en aménager dix autres éventuellement.
C’est lors de la réalisation de ce projet de bandes riveraines qu’ils ont pris conscience que les vastes espaces de gazon inutilisés autour de leurs sites d’élevages porcins pourraient aussi être transformés en îlots fleuris. Avec l’aide d’un agronome et par l’intermédiaire du programme Prime-Vert, qui a permis de couvrir environ 85 % des coûts du projet, les producteurs ont donc planté, au printemps dernier, une trentaine de variétés de conifères, d’arbustes et de fleurs indigènes autour d’un de leurs plus gros sites d’élevage, en plus d’installer des nichoirs pour les hirondelles et les merles bleus. Une parcelle de terre expérimentale adjacente au site a quant à elle été semée en tournesol.
Une nouvelle façon de voir l’agriculture
Jusqu’ici, le projet a permis le reboisement de 1,7 hectare de terre, soit l’équivalent de près de 17 000 m2 en bandes riveraines et en îlots de biodiversité sur deux sites, l’un aménagé à l’automne 2023 et l’autre, au printemps 2024. De l’asclépiade, des plants de bleuets, des noisetiers, des cerisiers, des épinettes, des amélanchiers et des poiriers figurent parmi les nouvelles espèces qui enrichissent les bandes riveraines de leurs terres en culture. « C’est le genre de projet vraiment intéressant parce qu’on voit des résultats rapidement, souligne Mme Taylor. Et ç’a tellement de bienfaits d’avoir ces îlots de biodiversité là, autant pour l’eau que pour l’air et l’agriculture. »
Bien que cela leur demande du temps et de l’argent, notamment en matière de main-d’œuvre qui doit veiller à l’entretien de la végétation, la productrice estime qu’il est important de revoir les anciennes manières de faire en agriculture. « Avant, on était toujours en train d’exploiter une terre de la même manière, mais il faut aller plus loin. En aménageant des bandes riveraines, on perd un peu d’espace de culture, mais on diminue l’érosion et on favorise la biodiversité. L’agriculture a souvent eu mauvaise presse par rapport à l’environnement, mais il y a plein de belles choses qu’on peut faire, et c’est bénéfique pour tout le monde, même pour nos animaux », estime Stéphanie Taylor.