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Une première moitié de septembre en dents de scie entrecoupée de précipitations, suivie d’une deuxième moitié de mois affichant du temps plus chaud que la normale de saison. Voilà ce que prévoit le météorologue Patrick Duplessis, de Météomédia.
En matière de précipitations, M. Duplessis croit que cette première portion du mois risque d’être arrosée en raison de la venue des masses d’air.
Pour la deuxième moitié du mois de septembre, l’automne fera son entrée avec la baisse naturelle des températures. Toutefois, Patrick Duplessis anticipe du temps plus chaud que la moyenne de saison pour cette période. « Ça nous tiendra confortables un peu plus longtemps avec un déclin moins prononcé des températures », prévoit-il pour l’ensemble du Québec, mais plus spécifiquement pour les régions au nord du fleuve.
À vrai dire, une masse d’air chaud s’installera dans l’Ouest canadien et les vents dominants provenant de l’ouest amèneront cette chaleur vers le Québec, surtout dans la portion au nord du fleuve. Les secteurs au sud du fleuve goûteront moins à cette légère chaleur supplémentaire pour la fin septembre.
Le météorologue mentionne d’ailleurs un creux qui devrait se construire sur la côte est américaine, créant un mouvement de vent circulaire qui entraînera des vents du nord-est sur les secteurs de la vallée du Saint-Laurent. Les vents du nord-est, qui sont traditionnellement plus froids, car ils viennent de l’estuaire du Saint-Laurent, pourraient ainsi venir court-circuiter l’effet du vent chaud provenant de l’Ouest canadien pour, entre autres, les régions de la Montérégie et de Montréal.
Les averses devraient se faire plus rares à la fin septembre, anticipe le météorologue, rappelant toutefois qu’un seul système tropical pourrait venir changer la donne.
Les prévisions de l’été, un flop avoué
Les prévisions pour trois mois reposent sur d’innombrables données météorologiques et demeurent toujours un tantinet hasardeuses, mais, de son propre aveu, Patrick Duplessis indique que les prévisions pour l’été 2024 n’ont pas été un succès. Les météorologues estimaient qu’il y aurait plus de journées à 30 °C que la moyenne et que les précipitations seraient moins copieuses que la normale cet été au Québec.
À vrai dire, la chaleur n’a pas été si intense, et côté précipitations, certaines régions ont reçu de grandes quantités d’eau. « On a eu deux gros systèmes tropicaux. Béryl, qui a apporté entre 80 et 100 mm par endroits, et Debby, jusqu’à 200 mm. Ces deux faits saillants ont été suffisants pour monter le niveau de précipitations à des niveaux records par endroits », explique le météorologue. Il donne en exemple la région de Montréal qui a reçu 483 mm de pluie pour l’été, soit pour les mois de juin, de juillet et d’août, battant facilement l’ancien record de 416 mm en 1972. Sans être un record, Sherbrooke a reçu 443 mm contre une normale de 287 mm, mais loin de son record de l’an dernier, de 600 mm pour l’été. Même histoire à Québec, qui a reçu 406 mm contre sa moyenne de 346 mm, et son record de 534 mm l’an dernier. L’Abitibi-Témiscamingue a terminé l’été avec 373 mm, au-dessus de sa normale de 281 mm.
Le Québec est grand et les scénarios diffèrent d’une région à l’autre. La preuve, le Lac-Saint-Jean a été épargné par les tempêtes tropicales, recevant un total de 280 mm pour l’été, soit moins que sa normale de 300 mm et son record de 506 mm en 2011. Tout comme l’Est du Québec qui, après avoir reçu beaucoup d’eau l’an dernier, termine sous les normales. À l’aéroport de Mont-Joli, 206 mm ont été enregistrés soit moins que la normale de 237 mm. Même la pointe de la Gaspésie, qui avait été presque ensevelie sous la pluie l’an dernier, termine au-dessus de ses normales.
« C’est vraiment étonnant que les systèmes tropicaux aient touché le sud et le centre du Québec, car habituellement, c’est plutôt les Maritimes et l’Est du Québec, situés plus près de l’océan, qui sont touchés par ces tempêtes », affirme M. Duplessis. Il précise que Béryl est arrivée du golfe du Mexique et a remonté le continent par les terres, frappé Toronto et arrosé le sud du Québec. « Debby est rentrée aux États-Unis par les Carolines. Elle a monté jusqu’au Québec et a stallé ici en raison d’un mouvement stationnaire causé par un autre système qui est rentré de l’Ouest. Une grosse coïncidence! Mais il y a des évènements assez bizarres cette année, une circulation atmosphérique inhabituelle, qui a des effets sur les tropiques de l’Atlantique et même en Afrique, amenant beaucoup de pluie au… Sahara! »