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NÉDÉLEC – Depuis une douzaine d’années, la maraîchère Nancy Gélinas nourrit une centaine de familles de l’Abitibi-Témiscamingue avec ses paniers de légumes. Le cancer l’a forcée à ralentir la cadence, mais depuis le début juillet, c’est toute une communauté qui se réjouit d’avoir accès aux surplus inattendus du jardin de la Ferme Gélijean, de Nédélec.
L’ouverture du kiosque libre-service, début juillet, a provoqué une pluie de mots d’encouragement et de solidarité pour la maraîchère, qui a repris tranquillement les activités à la ferme, avec l’aide de son fils Elliot, 8 ans, après une grosse chirurgie subie au mois de mai.
Jardinage thérapeutique
Frappée par ce mot que personne ne veut entendre, en janvier 2023, la maraîchère n’a jamais pu se résoudre à ne pas faire de jardin. « Quand le temps est venu de s’occuper des plants, j’étais plus en forme et j’étais vraiment contente d’avoir mon petit jardin pour m’évader », fait valoir celle qui refuse, à 45 ans, de dire son dernier mot.
Bien sûr, il a fallu apprendre à recevoir un coup de main de ses proches et à accepter une baisse de régime. « J’ai plein de mauvaises herbes, mais il faut vraiment que j’apprenne à lâcher prise. Ce n’est pas grave. Et ça faisait comme deux ou trois hivers qu’on dirait que je n’avais pas le temps de recharger mes batteries, que le printemps revenait vite. Une fois arrêtée, avec le recul, je me suis rendu compte que j’en avais peut-être beaucoup sur les épaules », témoigne la mère de trois enfants, dont le conjoint doit partir travailler dans le nord une semaine sur deux.
Pour une transition en douceur
Si le jardinage – et le fait d’avoir toujours été active – aide la maraîchère à récupérer, cette épreuve lui sert de prise de conscience pour la suite des choses. Non, Nancy Gélinas ne s’imposera plus le stress de produire pour 100 familles. Mais ses connaissances restent.
Elle a commencé à travailler en service-conseil et aide à la production d’une nouvelle serre communautaire à Moffet. Elle évoque aussi la possibilité d’enseigner au centre d’études professionnelles de Ville-Marie. « Ça me montre que je suis capable de faire quelque chose d’autre et c’est valorisant. Avoir été en production, je n’aurais jamais pu avoir le temps de faire ça. Il n’y a pas juste la maladie. J’ai une belle expérience derrière moi et je suis capable de la transmettre », dit-elle, en ajoutant vouloir explorer la possibilité de monter, elle aussi, un projet de serre communautaire dans sa municipalité de Nédélec.