Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
SAINTE-MADELEINE – Même lorsque la pluie se met de la partie, la Ferme chez Mario fruits et légumes doit s’activer pour cueillir un maximum de tomates et garnir ses kiosques. La vague d’achalandage que génèrent les grosses corvées de mises en conserve s’en vient.
« Là, il faut cueillir », lance le coactionnaire de l’entreprise de Sainte-Madeleine, en Montérégie, Mathieu Beauregard, lors du passage de La Terre à sa ferme, le 22 août.
« Notre plus grosse fin de semaine, c’est celle de la fête du Travail. C’est souvent là que les gens transforment le plus de produits, surtout les tomates. On a de grosses commandes de clients qui sont prévues, parfois des 2 000 livres de tomates qu’ils viennent chercher ici », poursuit-il.
De gros récipients de tomates, le produit vedette du moment, sont placés bien en évidence, à l’avant du kiosque. L’agriculteur fait partie des chanceux qui n’ont pas subi trop de dommages par l’eau, cette saison. Ses tomates sont belles et ses rendements sont au rendez-vous, affirme-t-il.
Le seul problème qu’il a rencontré, cette semaine-là, c’est la pluie incessante qui complique les récoltes à un moment crucial de l’année pour l’entreprise. D’ailleurs, avant de se rendre au champ, les travailleurs doivent nettoyer des tomates récoltées les jours précédents. « La température n’est pas de notre bord du tout. Ce matin, on essaie de nettoyer les tomates, parce que quand on cueille à la pluie, ça les salit beaucoup », explique le producteur.
La tomate italienne, qui a la propriété d’être moins fragile, peut être récoltée à la pluie sans être abîmée, précise-t-il. Par contre, une étape de nettoyage qui n’est pas nécessaire lorsque les produits sont cueillis au sec s’ajoute au processus.
Heureusement pour lui, le beau temps est revenu dans son coin, quelques jours plus tard, ce qui a facilité la tâche de ses travailleurs, en plein blitz des récoltes.
« C’est vraiment préférable de cueillir les tomates quand elles sont sèches pour s’éviter toutes ces opérations-là. En plus, à la pluie, les gars cueillent dans la boue. Ça va moins vite. Ils ont froid aux mains, aussi. Ce n’est pas agréable pour personne. »
Des tomates déclassées
Comme plusieurs confrères, André Palardy en est à récolter un maximum de tomates pour remplir son kiosque du marché Jean-Talon, à Montréal. Le passage de la queue de l’ouragan Debby, le 9 août, suivi d’une autre semaine d’averses, a toutefois été propice à la formation de maladies et de pourriture dans ses champs gorgés d’eau.
« Ce n’est pas une catastrophe, mais la récolte est vraiment moyenne, a témoigné l’agriculteur de Saint-Damase, en Montérégie, le 26 août. Les tomates se conservent moins bien. On en jette beaucoup. On n’en manque pas, mais on n’a pas de restes. »
À cette période-ci de l’année, alors que la saison bat son plein, il amasse entre 200 et 250 récipients de 50 livres de tomates quotidiennement pour répondre à la demande.
Même son de cloche à Oka, dans les Laurentides, où Murielle Trottier a aussi beaucoup de tomates abîmées par l’eau.
« La température nous a tués un peu. Il pleut tout le temps. Les tomates n’aiment pas ça; ça craque », a témoigné l’agricultrice, qui vend ses produits à la Place des producteurs de Montréal, un important marché de gros pour les fruits et légumes frais.
De gros volumes malgré tout
Malgré les pertes, en revanche, les rendements sont, somme toute, au rendez-vous pour plusieurs producteurs. Aux Fermes Serbi, à Saint-Eustache, dans les Laurentides, le producteur Sébastien Bigras affirme même connaître l’une de ses bonnes saisons des dernières années, même s’il déclasse beaucoup de tomates.
« Toute ma tomate d’automne est noyée. J’ai perdu des champs, mais la température du printemps a été tellement favorable, avec la chaleur, et les plants ont tellement produit qu’on a quand même beaucoup de fruits », note le producteur, qui récolte 2 500 boîtes de tomates de 20 livres par jour. Dans les grandes chaînes de supermarché, soit ses plus gros clients, la demande a été plutôt bonne jusqu’ici.
« Il n’y a pas eu de dumping de l’Ontario. Cette année, ils n’ont pas de surplus à vendre, donc la demande est là », remarque celui qui estimait, en date du 23 août, obtenir de bons prix des grandes chaînes pour ses produits.
Fluctuation de prix
Le marché, toutefois, fluctue beaucoup, d’une semaine à l’autre, dans la tomate. Du côté des grossistes de Montréal, par exemple, des cargaisons de fruits du Mexique sont venues exercer une pression baissière sur les prix, la fin de semaine du 24 août. « Ça change vite. La semaine passée, j’étais à 20 $ la boîte de 25 livres, mais ça a droppé lundi à 15 $ », a signalé, le 27 août, Marie-Philippe Dulude, une agricultrice de Saint-Rémi, en Montérégie.