VAL-DAVID – Diane Séguin possédait un chalet à Val-David depuis quelques années quand elle a décidé de s’y établir de façon permanente, il y a 24 ans. Pour son projet de retraite, elle a décidé de concrétiser une vision : fonder un marché public dans ce village qu’elle aimait.

« C’était un désert alimentaire, les Laurentides, à cette époque. À Val-David, on est sur la roche. Il n’y avait pas d’agriculture ici. J’arrivais de Montréal et j’avais vécu en Europe, où j’avais vu les marchés. Étant très gourmande, j’ai voulu créer une façon de m’approvisionner en produits alimentaires intéressants », confie Diane Séguin, directrice générale et fondatrice des Marchés d’ici.

Accueillant chaque samedi une soixantaine de producteurs sur la place publique située devant l’église, le Marché de Val-David fait battre le cœur du village depuis tout ce temps.

L’accréditation Marché de la Terre certifie que la majorité des producteurs du marché se conforme aux valeurs de Slow Food, c’est-à-dire la qualité et le respect de l’environnement, ainsi que des prix justes, autant pour le consommateur que pour le producteur. Chaque année, la directrice du marché et son équipe s’assurent que les producteurs respectent toujours ces critères et font le suivi auprès du mouvement international Slow Food.

Diane Séguin mise aussi sur la variété. « Au début on a commencé avec 6 ou 7 producteurs du nord des Laurentides. Si j’avais pu, j’aurais pris des producteurs de partout! Aujourd’hui, on a des producteurs originaires de la Belgique, de la Grèce, du Liban. C’est beau de voir toutes ces cultures se croiser ici. »

Au fil du temps, Mme Séguin a développé d’autres marchés dans les Laurentides et même au-delà de la région, officiant comme consultante pour une dizaine de municipalités. « Parfois, ça ne lève pas. Je ne m’acharne pas. C’est beaucoup de travail, un marché fermier. Je suis en admiration devant les producteurs qui consacrent leur vie au travail de la terre. Quand ils viennent au marché, il faut qu’ils vendent. » Elle explique que son équipe doit faire un travail d’accompagnement. « On se retrouve à faire de la relation d’aide, et de la médiation entre les consommateurs et les producteurs. Il faut être à l’écoute. »

Bienvenue à : Val-David

Fréquenté par les Mohawks avant la colonisation, le territoire où se situe aujourd’hui Val-David a été investi par un groupe de colons à partir de 1848. D’abord annexé à la municipalité de Sainte-Adèle, puis de Sainte-Agathe-des-Monts, le petit noyau villageois a formé la paroisse Saint-Jean-Baptiste-de-Bélisle en 1917. Devenu municipalité en 1921, le village a été renommé Val-David en 1944, en l’honneur du politicien Athanase David.