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« Si, dans un champ sur dix, on remplaçait le maïs par du tournesol, imagine ce que ça changerait pour les sols, les pollinisateurs et pour l’œil des gens qui regardent les champs! » s’exclame l’agronome Sophie Rivest-Auger, conseillère en grandes cultures au Centre d’expertise et de transfert en agriculture biologique et de proximité (CÉTAB).
Pour donner un ordre de grandeur, elle calcule sommairement que si les 40 000 tonnes d’huile d’olive importées chaque année au Canada étaient remplacées par 40 000 tonnes d’huile de tournesol locale, cela entraînerait la mise en culture de 57 200 hectares de tournesol au pays. « Mais c’est toujours l’histoire de l’œuf ou de la poule », déplore-t-elle, consciente qu’il faut plus de recherche pour aider les producteurs à accroître leur efficacité à cultiver le tournesol.
Le CÉTAB a soumis un nouveau projet de recherche visant à améliorer les techniques de lutte contre la sclerotinia dans le tournesol, mais celui-ci a été refusé par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ).
Elle salue une initiative comme celle de Joany Brodeur, de L’Arôme des champs, à Bromont (voir autre texte en page 6), qui est à l’origine d’un projet de recherche sur des variétés européennes de tournesol visant à accroître les rendements des producteurs québécois. Sophie Rivest-Auger est d’ailleurs la coautrice de ce rapport d’étude intitulé Essais participatifs dans la culture du tournesol hautement oléique, qui sera rendu public dans les prochaines semaines. Le projet a reçu des fonds du MAPAQ par l’entremise du Programme Innov’Action. « On voyait qu’il y avait vraiment un problème d’approvisionnement de semences de tournesol pour le Québec. La variété américaine disponible est une variété qui produit beaucoup d’huile, qui fait la job dans certains champs du Québec, mais qui est moins appropriée aux régions plus humides en raison de la sclerotinia. Plusieurs grands semenciers ont des semences de tournesol, mais ils ne sont pas intéressés à développer le marché québécois, qui est trop petit. Quand je parlais d’un cercle vicieux… »
Les travaux de recherche avec la variété européenne ont généré des résultats encourageants de rendement et de production d’huile. Mme Rivest-Auger ajoute qu’il faut poursuivre l’amélioration de la régie, car la culture du tournesol, possible dans plusieurs régions du Québec, se révèle très positive pour la biodiversité. D’ailleurs, elle explique que les tournesols orientent toujours leurs fleurs vers l’est, ce qui permet au soleil du matin de réchauffer le pollen, facilitant ainsi le travail des pollinisateurs, lesquels préfèrent butiner le matin. « La plante et l’insecte travaillent l’un pour l’autre », résume-t-elle.