Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Fondée en 2012, Ausime Énergie prévoit investir 47 M$ à Hébertville pour la construction d’une usine de biométhanisation visant à transformer les déchets agricoles en gaz naturel renouvelable (GNR). Elle est aussi promotrice de projets à Beauceville, Courcelles et Mistassini.
« La mission d’Ausime Énergie est de développer et d’opérer des sites de biométhanisation agricole tout en commercialisant le gaz de source naturelle renouvelable et leurs attributs environnementaux comme les crédits carbone réduits spécifiquement par la valorisation des produits organiques agricoles », explique Pierre-Yves Aubut-Simard, président et directeur général d’Ausime Énergie.
L’entreprise, dit-il, intervient auprès des agriculteurs pour valoriser leur lisier et leur fumier, en apportant expertise en logistique, infrastructure, caractérisation de la matière première, évaluation des crédits carbone, détermination du potentiel méthanogène et conseils sur les mesures à prendre.
Le modèle d’affaires repose sur la création de richesse à partir de trois éléments clés : l’approvisionnement en matière première, l’usine avec ses ressources qualifiées et la vente du GNR. Les producteurs fournissent la matière première sans devenir partenaires financiers.
Un potentiel de 250 000 tonnes par an
L’usine de biométhanisation à Hébertville, au Lac-Saint-Jean, représente un investissement de 47 millions de dollars, incluant une subvention gouvernementale de 15 millions. « Nous allons traiter 203 200 tonnes de matière première par an pour produire du GNR, avec un potentiel de 250 000 tonnes », explique M. Aubut-Simard. Dix-sept agriculteurs de la MRC de Lac-Saint-Jean Est ont signé des contrats fermes et indexés sur le carbone pour une période de 20 ans, sécurisant l’approvisionnement pour l’usine. Quatre industries de la région ont également signé des contrats à long terme.
Le site de biométhanisation est situé à 1,2 km de la résidence la plus proche et à 4 km du village, bien au-delà des normes exigées. « Nous avons des installations pour traiter comme si nous étions dans la zone de 500 mètres afin d’être respectueux des normes », souligne M. Aubut-Simard. Le site respecte également les directives du ministère de l’Environnement, étant à 60 mètres de tout cours d’eau et milieu humide.
Impact économique et environnemental
L’usine créera 12 emplois directs et environ 8 emplois indirects. Elle produira plus de 175 000 gigajoules (GJ) de GNR par an, permettant une réduction de 8 200 tonnes de CO2, équivalente à l’autonomie énergétique de près de 2 000 foyers québécois.
Le biogaz, extrait grâce au processus de décomposition anaérobie, réduit le temps nécessaire à la matière organique pour se décomposer, ce qui permet aux agriculteurs de diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre tout en commercialisant leurs gaz et attributs environnementaux par l’entremise d’Ausime Énergie. Le digestat enrichi, retourné aux producteurs, possède une valeur agronomique supérieure considérant les autres matières organiques ajoutées.
Défis financiers
Ausime Énergie a bénéficié de subventions du programme de soutien pour la production de gaz naturel renouvelable (PSPGNR) volet 1 du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, pour l’étude de faisabilité, et d’une subvention du volet 2 pour les coûts de construction.
« Jusqu’à récemment, Énergir n’achetait pratiquement pas le GNR ou à faible taux pour le secteur agricole. En 2019-2020, Énergir a statué sur un prix plus intéressant pour la molécule, offrant des contrats à long terme », explique M. Aubut-Simard. Depuis décembre 2022, la Régie de l’énergie a donné son accord sur un prix de la molécule pouvant atteindre 45 $ par GJ vendu en provenance de projets prenant source majoritairement avec des résidus agricoles, rendant les projets plus rentables, ajoute-t-il. S’il n’y avait pas de subvention, le prix devrait être d’au moins 56 $/GJ dans le cas du projet Hébertville. « Énergir et le ministère ont été très aidants dans l’avancement du projet. Cependant, cela n’enlève en rien la rigueur dont Ausime Énergie a dû faire preuve », affirme M. Aubut-Simard.
Avenir prometteur
Pierre-Yves Aubut-Simard envisage un avenir où Ausime Énergie sera un acteur clé de la filière GNR au Québec. « D’ici 2030, nous voulons réaliser 10 à 20 projets », annonce-t-il. La centralisation des approvisionnements permet de réaliser des économies d’échelle et de maximiser l’impact environnemental. « J’ai une excellente équipe autour d’Ausime qui a de l’expérience et qui a déjà réalisé des projets similaires », affirme M. Aubut-Simard. Le promoteur s’assure de déléguer à des personnes de confiance avec un bagage permettant de suivre la cadence.