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Le seul projet de biométhanisation agricole en activité au Québec est l’usine de biométhanisation de Coop Agri-Énergie Warwick, inaugurée en 2020. Ce projet collectif sous forme de coopérative traite les résidus organiques des fermes locales pour produire du biogaz. Ce complexe de biométhanisation agricole, le premier de ce type au Québec, transforme les matières résiduelles organiques en biométhane, ou gaz naturel renouvelable (GNR). Il a démarré ses activités en juin 2021 après une première pelletée de terre en mars 2020, permet de traiter 50 000 tonnes de matières résiduelles organiques par an. Ainsi, 25 000 tonnes de lisier sont collectées auprès de six producteurs agricoles. À cela s’ajoutent 25 000 tonnes de matières organiques, permettant ainsi de produire un digestat enrichi.
Ce processus peut produire 2,3 millions de mètres cubes de biométhane, pour injection dans le réseau de gaz d’Énergir, contribuant ainsi à la transition énergétique québécoise.
Un modèle coopératif et partenarial
La Coop Agri-Énergie Warwick, fondée en avril 2019 avec le soutien de Coop Carbone et de la Coopérative de développement régional du Québec, regroupe une douzaine de membres agricoles et un producteur fromager. Six producteurs laitiers acheminent un total de 25 000 tonnes de lisier à l’usine, tandis que les douze membres utilisent le digestat produit. Ce digestat, enrichi et moins odorant que le lisier brut, est utilisé comme fertilisant, ce qui permet de réduire les frais d’exploitation pour les agriculteurs et les odeurs liées à l’épandage. « Dans le cas du digestat produit à Warwick, il est généralement plus riche sur le plan agronomique que le lisier fourni par les membres », souligne Mme Chicoine.
Des bénéfices multiples
Le projet présente de nombreux avantages, notamment la diversification des revenus pour les agriculteurs, l’amélioration de la valeur agronomique du digestat et la réduction des odeurs. « Chaque digestat est unique d’un projet à un autre, selon les intrants utilisés pour le fabriquer », explique Josée Chicoine. « L’odeur dégagée par le digestat lors de l’épandage est moins forte et persiste moins longtemps que celle du lisier brut. On la compare à de la terre noire liquide. »
La réalisation de ce projet s’est traduite par un investissement de 13 millions de dollars, incluant une subvention de 3 millions. Aujourd’hui, un projet similaire coûterait le double au minimum, selon Mme Chicoine. En transformant les matières résiduelles organiques en biométhane, l’usine réduit les émissions de GES, améliore la durabilité des pratiques agricoles et offre des avantages économiques aux producteurs locaux. « C’est un modèle à suivre pour d’autres régions et secteurs cherchant à répondre à l’urgence climatique par des actions concrètes et collaboratives », conclut-elle.