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Tous les intervenants s’entendent sur le fait que la biométhanisation présente des avantages multiples, tant pour les producteurs agricoles que pour l’environnement. « Le digestat, un fertilisant, est retourné aux producteurs. Il possède une valeur ajoutée en termes de concentration d’azote et de nitrogène, et contient moins de pathogènes que le fumier et le lisier à l’état brut. De plus, la concentration en phosphore peut être adaptée en fonction des besoins de la ferme », explique Philippe Lamote, responsable de l’approvisionnement en biomasse pour Nature Energy Canada.
Les bénéfices ne s’arrêtent pas là. « En participant à ces projets, le producteur enregistre aussi une réduction significative de ses émissions de gaz à effet de serre liées aux fumiers et aux lisiers à la ferme, puisqu’ils sont récupérés pour en faire du GNR », dit-il. De plus, la réduction des intrants d’engrais chimiques, qui sont énergivores à produire et émetteurs de gaz à effet de serre, constitue un avantage économique et écologique considérable pour les agriculteurs.
Chaque usine de biométhanisation agricole de Nature Energy sera capable de réduire les émissions de CO2 de 60 000 tonnes par an, soit l’équivalent de 12 000 véhicules. « Notre modèle est basé sur l’économie circulaire : on prend en charge la collecte et le transport des fumier et lisier à la ferme, et on retourne le digestat aux agriculteurs. Ils n’ont pas à participer financièrement au projet », souligne M. Lamote.
Vers un avenir durable
Pour Laura-Michelle Marcogliese, conseillère en affaires publiques et développement chez Énergir Développement (EDI), l’acceptabilité sociale est cruciale pour la réussite de ces projets. « Il est important que chaque projet obtienne l’acceptabilité sociale de la communauté. Des rencontres sont organisées avec les gens qui habitent à proximité de l’usine et les agriculteurs. À Farnham, un comité de liaison a été mis en place pour que les représentants des citoyens, élus locaux et groupes d’intérêt puissent s’exprimer tout au long du projet et même après la mise en service de l’usine, initiative qui encourage une cohabitation harmonieuse. »
Philippe Lamote ajoute que le Québec est en train de devenir un leader au Canada en matière de nouveaux projets de biométhanisation. « Bien que la plupart des projets en soient à leurs balbutiements, c’est au Québec que se prépare le plus grand nombre de nouveaux projets au Canada et où on sent une volonté gouvernementale de développer cette industrie. »
Les ambitions de Nature Energy et d’Énergir Développement sont de contribuer à l’essor d’une filière locale solide. « L’objectif est de développer une filière locale qui ferait en sorte que le gaz renouvelable consommé dans la province soit produit ici », dit-il.
En fin de compte, comme le souligne Mme Marcogliese, le chemin vers la carboneutralité d’ici 2050 au Québec nécessitera une multitude d’initiatives. « C’est un bouquet de solutions qui permettra de décarboner notre système énergétique, et le GNR occupe un rôle essentiel à la réussite de cette transition. »
Répondre à la demande de GNR
Avec une demande croissante pour le gaz naturel renouvelable (GNR), Keridis BioÉnergie répond aux besoins d’Énergir, qui doit injecter 10 % de GNR dans son réseau d’ici 2030.
Actuellement, Énergir injecte entre 1 % et 2 % de GNR dans son réseau; il reste donc presque 9 % à atteindre.
Les projets de biométhanisation de Keridis BioÉnergie permettent également de réduire les émissions de CO2, avec chaque usine économisant entre 6 000 et 12 000 tonnes de CO2 par an. « On améliore beaucoup le bilan environnemental des producteurs. Une exploitation laitière type peut réduire [sa production de CO2] de 1 000 à 1 500 tonnes grâce à la biométhanisation », précise Simon Naylor. En outre, le digestat retourné aux agriculteurs est un fertilisant de haute qualité qui réduit leur dépendance aux engrais minéraux. Les exemples européens démontrent une diminution des dépenses en engrais de 20 % à 30 %.
Soutien politique et financier
Avec une forte volonté politique de développer les bioénergies et des incitatifs financiers offerts par le gouvernement, Keridis BioÉnergie est bien positionnée pour jouer un rôle clé dans la transition énergétique du Québec. « Le virage vers la biométhanisation n’est pas une menace; c’est une opportunité. Les agriculteurs ne doivent pas laisser passer cette opportunité de prendre un virage écologique qui assure une meilleure qualité agronomique de leur fertilisation, contribue à la création d’énergie renouvelable et génère de la richesse locale et circulaire », conclut Simon Naylor.