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La deuxième coupe de foin achève dans certaines régions. La troisième est imminente dans d’autres. Le fauchage a toutefois commencé une à deux semaines plus tôt qu’à l’accoutumée chez les producteurs des différentes régions interviewés par La Terre, le 6 août.
Pour la première fois en 43 saisons des foins, la troisième coupe s’amorcera à la deuxième semaine d’août à la ferme de David Hossay, producteur d’Albanel, dans le nord du Lac-Saint-Jean. « Depuis 1981 qu’on est producteurs, et une troisième coupe un 10 ou 15 août, je n’ai jamais vu ça. C’est une première pour nous », dit-il. Chez lui, bien que la première coupe ait été normale, la deuxième a été décevante en raison d’un déficit hydrique. Le rendement de cette dernière est de 50 % inférieur à celui de la première coupe. La qualité est somme toute bonne. Il faudra néanmoins de la pluie pour améliorer les rendements de la troisième coupe.
À la ferme d’Alphonse Pittet, à Saint-Tite, en Mauricie, les semis fourragers ont été implantés dès le début du mois de mai, soit plus tôt qu’à l’accoutumée pour cette région. Sans sécheresse ni pluie excessive, les deux premières coupes ont donné d’excellents rendements.
Il précise toutefois qu’en matière de qualité, le foin sera un peu moins bon, principalement en raison de mauvaises conditions météo pour la récolte au moment où la maturité était optimale.
En Montérégie, à Saint-Ours, Ghislain Beauchemin estime aussi que les conditions météo sont réunies pour une belle saison de foin. Malgré le choix de faucher plus tardivement les deux premières coupes – pour obtenir une autre sorte de qualité de foin –, il observe que ça pousse beaucoup. Dans son secteur situé entre Sorel et Saint-Hyacinthe, ses amis producteurs faucheront la troisième coupe d’ici la troisième semaine d’août, alors qu’il attendra au début septembre pour aller de l’avant. Considérant les rendements et la qualité actuelle, il envisage même d’en effectuer une quatrième.
Orages localisés
Dans le Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, le portrait est tout autre en raison d’une sécheresse, qui maintient les nappes phréatiques basses. Toutefois, en raison de l’apparition d’orages localisés, les rendements de foins sont très variables.
À Saint-André-de-Kamouraska, la nouvelle présidente de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Bas-Saint-Laurent, Nathalie Lemieux, a presque un mois d’avance sur ses récoltes habituelles de foin. Elle prévoit effectuer sa troisième coupe à la fin août au lieu d’après les premières gelées de la fin septembre. Pour la première coupe, ses rendements sont inférieurs à la moyenne habituelle, sans être désastreux non plus. La sécheresse lui a fait subir des pertes sur 30 % de ses superficies lors de la deuxième coupe. « On parle d’un producteur à un autre et il y a des différences assez importantes [de rendement] juste à cause des orages localisés qu’on a. Et quand on va plus vers l’est, dans le secteur des Basques ou de Matane, le déficit hydrique est encore plus important », précise-t-elle.
Chez Gilbert Marquis, au Bic, le foin est en abondance. Au point où il n’a pas été récolté en totalité lors des deux premières coupes. Il mentionne que la deuxième coupe, qui s’est terminée dans la semaine du 24 juillet, a été fauchée avec deux semaines d’avance.
Dans le secteur de la Baie-des-Chaleurs, en Gaspésie, les foins sont arrivés une à deux semaines d’avance chez le producteur de brebis laitières Sylvain Arbour, qui préside la fédération régionale de l’UPA.
Si la première coupe a bénéficié d’une excellente qualité de foin, la deuxième coupe, qui battait son plein le 6 août, promettait des rendements beaucoup moins abondants en raison de la sécheresse. Le nord de la Gaspésie est très touché, particulièrement à Cap-Chat. /
Du fauchage à la fin mai après avoir été échaudés
Bien qu’il ait commencé le fauchage dès le mois de mai, Alain Beaulieu, de Beaulac-Garthby, dans Chaudière-Appalaches, explique que le rendement de la première coupe de foin de commerce a été moyen. « On a fait du foin à la fin mai, ce qu’on ne fait jamais d’habitude, précise-t-il, pour la simple et bonne raison que c’était là qu’était la plage de beau temps. L’an passé, on a tellement été échaudés de ne pas avoir de beau temps durant l’année qu’on ne prend plus de chances, que le foin soit prêt ou pas. » La qualité était au rendez-vous, mais en volume réduit. Le 6 août, Alain Beaulieu s’affairait à effectuer la deuxième coupe de ses 160 hectares de fourrages. Il affirme avoir eu de la difficulté à avoir trois jours de beau temps consécutifs entre le fauchage et la récolte, une période permettant d’obtenir un foin sec à 20 % d’humidité. Le producteur anticipe de meilleurs rendements pour la troisième coupe, à la fin septembre.